Extrait du journal

Perquisitions. On a lu hier, et on continuera de lire aujourd'hui le récit des perquisitions qui ont eu lieu chez les. Pères assomptionnistes do la rue François-I", et dans les maisons qui se rattachent à leur institut. Ces religieux très modernes, et même, comme on dit, très fin-de-siècle, ne se contentent pas de la prière ; ils sont journalistes, et leur journal, la Croix, est beaucoup plus répandu que ne le désire raient les partisans de l'apaisement politique, social et religieux. Mais ce n'est pas le moment de faire contre eux de la polémique, ni de se demander s'ils font plus de bien que de mal aux intérêts qu'ils ont la prétention de défendre. Pourquoi a-t on fait chez eux une perquisition? De quoi sont-ils soupçonnés? Enfin, quel est le but quo l'on poursuit ? La presse officieuse nous donne à cet égard des renseignements très insuffisants. Si les assomptionnistes sont in quiétés parce qu'ils forment une Association de plus do vingt personnes, nous ferons remarquer, d'abord, qu'ils ne sont pas seuls dans ce cas, ensuite que le fait est connu depuis longtemps. Il est impossible d'admirer la vigilance du gouvernement, sans consta ter qu'elle est inégale, intermittente et tardive. On sait d'ailleurs par des procès récents à quoi les as somptionnistes sont exposés : c'est à être condam nés à seize francs d'amende. S'ils sont inquiétés comme journalistes, il y a des lois sur la presse : que ne les applique-t-on ? Les perquisitions sont inutiles; car rien n'est plus public qu'un journal.Les...