Extrait du journal

Il est possible que le Cabinet fasse des pouvoirs qui lui seront donnés un usage excellent. Souhaitons-le, et disons qu'en ce cas nous ne lui ména gerons pas les félicitations. Mais nous n'en sommes qu'au début d'une action longue et difficile, et personne ne peut dire ce que sera, ce que fera, ce que saura le Cabinet Daladier. Nous voyons bien en quoi il s'éloigne du Cabinet Blum. Nous voyons en quoi son programme financier dif fère heureusement de celui des marxistes. Et c'est pourquoi il était intéressant de faciliter la formation et les'débuts du Cabinet Daladier. Mais personne ne sait encore si le nouveau gouvernement aura l'éner gie de rompre avec la politique très mauvaise suivie depuis deux ans. Tout le problème politique est là. Le Front populaire était une entre prise socialo-communiste ; c'était une entreprise dirigée par Moscou; c'était en outre une entreprise qui allait contre tous les intérêts fran çais, contre le travail, la sécurité, la paix. Les radicaux ont commis, pour des raisons personnelles et égoïstes, la faute énorme de s'associer à cette aventure dont ils ont été les dupes. A eux aujourd'hui revient la tâche considérable de réagir, de rétablir le moral du pays, de remettre la France au travail et de faire face aux événements qui peuvent se pro duire. A lire la déclaration ministérielle, qui n'est pas parfaite, mais qui con tient de bonnes choses,, on est tenté de croire qu'un souffle patriotique a passé sur quelques radicaux et qu'ils sentent la gravité des circonstances comme la gravité de leur mission. Et puis on se rappelle toutes leurs faiblesses, toutes leurs attaches se crètes avec les puissances occultes de la maçonnerie, du marxisme ou des Soviets. Alors on se demande s'ils auront la fermeté, la hauteur d'esprit, le sens national qu'on leur souhaite d'autant plus vivement que la France ne peut plus attendre son relèvement....