Extrait du journal

MM. Antoine Boude et Morard, présidents des Chambres de commerce de Marseille et d'Alger, ont été reçus hier par le président du Conseil. A la suite de cette visite, un arbitre a été désigné, arbitre qui, dès au jourd'hui, commence sa mission. Il importe que soit mis fin promptement au scandale dont Marseille est le théâtre depuis un peu plus d'un mois. Le gouvernement doit faire son devoir, qui est de défendre l'intérêt gé néral contre des agissements qui, ainsi que l'a noté M. Boude dans une déclaration fort précise à la presse, sont en violation d'un contrat collectif et de la loi de conciliation et d'arbitrage et nuisent à la vie économique métropolitaine et coloniale. Ces agissements désorganisent profondément la vie économi que de l'Algérie, et on comprend toutes les protestations qu'élèvent près des pouvoirs publics les représentants des intérêts géné raux de notre possession nord-africaine. Quand des hommes qui ont à grand peine produit des denrées alimentaires que la mé tropole attend, voient tous leurs efforts ré duits à néant, leur irritation est certes bien compréhensible. L'attitude des dockers n'a aucune excuse. Elle est nuisible non seule ment à l'Algérie, mais au port de Marseille, et ces hommes se conduisent en aveugles. Marseille a des concurrents en France et ailleurs ; ces concurrents s'arrangeront pour profiter des maladresses des dockers du grand port méditerranéen. Il arrivera que les dockers marseillais n'auront plus de tra vail et ce serait vraiment justice si tant d'autres qu'eux n'avaient à souffrir injuste ment de leur incompréhension....