Extrait du journal

Le phenomene est la, indéniable, à savoir que les valeurs ont fléchi notablement, y compris celles de l'industrie lourde. La main mise de LEtat, si complète qu'elle soit, ne peut empêcher les manifestations inélucta bles de certains phénomènes. Le Times du 12 août a observé que, si la séance boursière du 11 avait été marquée par une reprise sensible, il fallait imputer ce mouvement de hausse à l'armistice inter venu entre le Japon et la Russie. C'est exact, mais, ainsi que le fait remarquer notre grand confrère anglais, la cause profonde qui a provoqué les mouvements de baisse auxquels nous venons de faire allusion n'a pas été pour cela annulée. Quelle est cette cause ? Elle paraît bien être dans les pratiques financières du Reich hitlérien et provenir du manque de liquidité qui frappe la trésorerie des grandes industries allemandes. Pour as surer leur fonds de roulement, pour faire face à leurs échéances, à leurs besoins cou rants, les industriels du Reich ont dû vendre des valeurs. Or, ces ventes se produisent au moment où le public n'est pas précisément tenté d'acheter, par crainte de nouvelles taxes. Cette absence d'argent disponible découle du. nouveau système du gouvernement du fi nancement à court terme introduit cette année en vue de soulager la circulation du système bancaire allemand. Au lieu de ra masser de l'argent par le moyen de bons du Trésor a court terme, le gouvernement obtient maintenant ce dont il a besoin des industriels et des fournisseurs de matières premières en émettant des bons libératoires, dits bons de livraison. Ces bons ne peuvent pas être escomptes et, comme le fournisseur ne reçoit l'argent qu'après livraison des com mandes, il est souvent obligé de se procurer de l'argent liquide par d'autres voies pour couvrir l'intervalle, qui va de la livraison de la commande à l'encaissement des espèces. Ces bons de livraison ont été émis à partir d'avril dernier ; ils doivent être payés à leur échéance sur les ressources fiscales et d'em prunts normaux. Il y a là une opération fort aventureuse et dont les industriels seront probablement appelés à faire les frais par des augmentations de taxes ou des emprunts qui 11e sont qu'en apparence volontaires. Parmi les autres facteurs de baisse des valeurs mobilières allemandes, on allègue, d'une part, la liquidation trop rapide des valeurs saines chez les Juifs, et, d'autre part, l'augmentation de '3O à 40 % de la taxe sur les profits industriels, avec la perspective d'une augmentation ultérieure. _ Enfin, brochant sur le tout, vient l'incer titude de la situation internationale, dont naC 1) Voir notre Revue économique dans le n* du 20 juillet sur « La balance commerciale du Reich s....