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Journal des débats politiques et littéraires, 14 mars 1845

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Journal des débats politiques et littéraires
14 mars 1845


Extrait du journal

Seine-et-Oisê et de Seine-et-Marne, et dans les arrondissemens où se trouve une ville de 50,000 âmes et au-dessus ; de 3 centimes pour les jour naux qui se publient partout ailleurs. Nous avons sous les yeux le travail du rap porteur de la commission, M. Achille Fould. Nous ne relèverons pas les erreurs qui s'y ren contrent. Il aurait été facile à la commission de les éviter. Sous la Restauration même, toutes les fois que les Chambres ont eu à s'occuper des jour naux, on se faisait du moins un devoir d'entendre les intéressés. La commission du timbre a négligé ce moyen d'information. On ne nous a pas ap pelés , on ne nous a pas entendus. Cela explique sans doute comment il se fait que le projet présenté à la Chambre est conçu, non dans l'intérêt de la presse en général, mais dans l'intérêt exclusif d'une certaine presse, dans un intérêt de spécula tion. Si nous regrettons que la commission n'ait pas cru devoir nous entendre, ce n'est pas seule ment parce que les éclaircissemens que nous lui aurions donnes lui auraient épargné des erreurs, c'est surtout parce qu'elle nous aurait épargné à nous - mêmes l'ennui et le déplaisir de traiter devant le public des questions où les journaux seuls sont intéressés. Nous ne sommes pas dans une position d'impartialité, nous le savons bien. Aussi ne demandons-nous aux conservateurs qu'une chose, c'est qu'ils veuillent bien faire ce que la commission n'a pas fait, qu'ils nous entendent. Que proposait M. Chapuys de Montlaville ? L'a bolition absolue du timbre. Il y a là une pensée politique. "Veut-on,en effet, multiplier les journaux de telle sorte qu'il y en ait pour toutes les classes et pour toutes les fortunes? Veut-on jeur donner les moyens d'augmenter leur format ou d'abaisser leur prix, d'améliorer indéfiniment leur rédaction ou de descendre jusque dans les chaumières ? Les regarde-t-on, en un mot, comme la grande école dans laquelle le pays doit puiser des mœurs et des habitudes libérales et apprendre à se gou verner lui-même ? Qu'on abolisse le timbre. D'autres pensent peut-être que la concurrence est le meilleur remède aux inconvéniens de la presse, et que les journaux, quand ils sont nom breux et qu'il y en a un pour chaque nuance d'opinion, se neutralisent en quelque façon les uns les autres. Fondée ou non, c'est encore une idée politique, et cette idée demande l'abolition du timbre. Dans l'un ou dans l'autre de ces buts, l'Etat est bien de force à supporter une perte de trois millions que le timbre des journaux lui rap porte. Nous n'aurons pas, quant à nous, une ob jection contre l'abolition du timbre ; nous sommes prêts à courir toutes les chances d'une concurrence loyale, quelque étendue et quelque variée qu'elle puisse être. Nous sommes de la presse, nous te nons à honneur d'en être : tout ce qu'on fera dans l'intérêt général de la presse sera bien reçu de nous. | Mais que propose la commission ? Une mesure qui a pour but unique, il faut bien le dire, de venir au secours d'une certaine presse, de ceux des journaux à 40 francs qui ont voulu ou qui pourraient vouloir augmenter leur format sans augmenter leur prix, et de soutenir ces journaux dans la guerre de pure spéculation qu'ils font à tous les autres. Pourquoi cette faveur? pourquoi faire intervenir la loi et le poids de la puissance pubjique dans une lutte où les journaux à 40 francs ont déjà assez d'avan tages ? Lorsque ces journaux ont paru, il y a dix ans, menaçant d'écraser tous les autres, non par la supériorité de leur rédaction politique ou littéraire, mais par une réduction énorme de prix, nous sommes-nous plaints? Avons-nous demandé au gouvernement et aux Chambres d'accourir à notre aide ? Non ; nous n'avons eu recours qu'à nous mêmes. Nous nous sommes imposé d'immenses sa crifices. Ala concurrence du rabais, nous n'avons répondu que par la concurrence d'une rédaction plus élevée et plus complète. C'est dans le public, en un mot, et dans le public seul, que nous avons cherché un appui contre des spéculations qui visaient ou vertement à nous détruire et à nous ruiner. Der nièrement encore, lorsque plusieurs de ces jour naux qui déclarent ne pouvoir pas supporter la...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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