Extrait du journal

En ces circonstances, la Banque d'Angle terre . était obligée de demander aide au dehors, car toute personne au.courant de.ces questions sait que, en cas de'crises dues aides difficultés de compensations, par suite d'une baisse générale des valeurs et de craintes d'insolvabilité, une plus grande quantité de- monnaie est nécessaire et 'de mandée. Cette monnaie internationale était l'or, qui n'a pas cessé de l'être. Prise quelque peu au dépourvu à cet égard en 1907, comme elle l'avait été une quin zaine d'années auparavant lors de la chute de la maison Baring, la Banque d'An gleterre eut besoin d'or. La Banque de France décida de lui apporter son concours. Eh agissant ainsi, elle remplissait un devoir de solidarité fondé, du reste, sut- l'intérêt même de notre pays. Et, de plus, l'opération fut profitable à notre Institut d'émission. Voici comment elle fut conduite. Il avait été constitué ses statuts ne s'y opposant Pas —un portefeuille d'effets étrangers à la Banque de France. Déjà, en 1906, à }a suite d'une tension, prélude de celle de 1907, ce portefeuille lui avait permis de Venir, pour une somme relativement peu impor tante, à l'aide de l,a Banque d'Angleterre. En 1907, l'opération s'éleva à 80 millions de francs. Le papier escompté par la Banque de France devait être remboursé de même nécessairement en or. Ainsi étaient allégés pour autant les besoins d'or, de la Banque d'Angleterre, qui, elle-même, était mise à contribution par la place de New-York dé pourvue alors de métal jaune. L'opération devait être faite aussi vite que possible. Elle ne traîna pas. Les décisions furent vite prises par Georges Pallain, gouverneur alors de la Banque de France. Il possédait un esprit de clairvoyance qui lui fit rapidement comprendre l'utilité de l'aide qu'apportait ainsi notre Institut d'émission à la Banque d'Angleterre. L'opération fut faite d'ailleurs avec une méthode plus élégante que celle de l'envoi d'or par barils lors de la faillite Baring; Les 80 millions en question étaient représentés par des monnaies d'or américai nes. Notons que Georges Pallain sut aussi, en ces circonstances, conduire le taux de l'escompte avec une modération qui fut tout à l'avantage de notre marché des capitaux. Aujourd'hui, les Etats-Unis n'ont pas be soin d'or. Ils possèdent un stock très impor tant de ce métal précieux. Des approxima tions faites avec compétence l'estiment au tiers de l'or dont on peut apprécier la quan tité dans le monde entier. Néanmoins, bien que la situation soit loin d'être la même qu'en 1907, on se préoccupe à Londres, de puis un certain temps, d'accroître le stock d'or. La Banque d'Angleterre achète du mé tal jaune, que lui fournit en ce moment l'Australie. On prend à Londres des précau tions en constituant des réserves pour le maintien des changes de la livre. On voit ici que, suivant la marche des crises et les con ditions dans lesquelles elles se produisent, les moyens, de défense varient. Depuis la guerre, c'est au métal-or lui-même que l'on demande le secours de sa puissance, par sa présence réelle. La leçon que nous avons donnée; à nos dépens aux autres pays, lorsque, dans les années de 1926 à 1928, nous achetions des devises au lieu d'acheter de l'or, est de plus en plus confirmée aujour d'hui. Et ce rapprochement sur ce point spécial des mouvements de l'or à travers le temps, est. venu naturellement à notre sou venir. Il est des faits que l'on ne saurait oublier. Ai L....