Extrait du journal
Londres, 12 août. ~ ( Par voie extraordinaire. ) Consolidés, 91 1/2. On lit dans le Courier : « Nous sommes fâchés devoir qu'on fait, en France, des efforts pour embarrasser le nouveau gouvernement dans ses relations avec les autres pays , en faisant revivre l'idée de l'occupation permanente d'Alger. Sur quel principe pourrait se fonder cette occupation? L'objet «voué de l'invasion (L'Alger était la réparation d'une insulte et la destruction d'un tléau public. Ce but a été atteint, et on dit même que les trésors trouvés en Afrique font plus que compenser les frais de l'expédition, de sorte que la France ne peut pas même s'armer du prétexte d'une indemnité. « Les Français ont renversé à Alger un gouvernement de fraude et d'oppression, et détruit un système odieux de piraterie. Ces résultats obtenus, ils .n'ont pas de droit de domination sur Alger, et ils ne peuvent mieux faire que de montrer, par leur désintéressement, un juste égard pourles autres nations de l'Europe. Nous sommes loin de dire que la conservation d'Alger puisse devenir à elle seule un sujet de guerre; mais ne vaut-il pas mieux même prévenir toutes les discus sions et toutes les remontrances? La France, qui est un pays libre, veut-elle priver un autre pays de sa liberté? N'est-il pas de son hon neur et de son intérêt de laisser les Algériens se choisir un gouverne ment , sous la protection de la France et de l'Europe en général, au lieu d'en faire une portion de son propre territoire. » Ces réflexions ne font allusion a aucune discussion entre la France et l'Angleterre sur ce sujet. Mais nous avons crû utile de les présenter comme une idée qui nous appartient. » On lit dans le Times : . > ' A la manière dont les affaires de France marchent, la confiance ne" peut aller qu'en augmentant sur l'avantage et la durée de leur résultat. Nous n'y trouvons rien à blâmer, et tout ce qui a été fait mérite des louanges et même de l'admiration. Les articles de l'an cienne Charte que l'on a décidé de changer ou de modifier, ont été discutés par la Chambre des Députés avec une grande sagesse, et gé néralement toutes les observations faites sur eux par le comité nommé pour l'examen ont été adoptées. « Après avoir rappelé rapidement les grandes modifications faites à la Charte, le journal anglais continue : ai Tels senties principaux chaugcmens faits a l'ensemble de la Charte, à laquelle on a ajouté un nouveau préambule dans lequel on déclare que tout pouvoir vient du peuple. On sait que de longs débats s'éle vèrent sur ce sujet iinportant entre les deux Chambres du Parlement anglais, à l'époque de la révolution d'Angleterre, et l'on n'a pas ou blié que M. Somers, depuis lord, fut le principal orateur dans la Chambre des Communes. Les lords succombèrent dans cette question, et le principe qui est fondé sur la nature de l'homme et le bon sens fut reconnu , établi par une loi, et devint, la base de la constitution britannique. Dans La Chambre des Députés de France, il n'y a pas eu de débats sur h; principe même, mais seulement sur les moyens qu'il était bon rie prendre pour le proclamer et l'établir d'une ma nière ferme. a La Constitution ainsi modifiée a été acceptée parle duc d'Orléans , à qui elle a été offerte. Nous avons déjà donné le cérémonial qui fut observé dans cette occasion. Nous n'avons donc plusqua ajouter levœu sincère que nous formons : esta perpétua ; car si la liberté raisonnable s'établit et règne en France, il n'y Sa pas de doute que ce bien ne se répande et ne s'établisse chez toutes les autres nations. » Nous espérons, et nous avons des raisons de croire qu'un ambas sadeur, Inanimé d'un rang élevé et respectable, connu par ses senti mens favorables à l'Angleterre, sera choisi pour cimenter l'amitié qui est déjà si heureusement établie entre les deux nations. On a déjà parlé des maréchaux Mortier et Macdonald. L'un ou l'autre serait reçu dignement. 11 eu serait de même d'Oudinot. C'est avec le plus «rànd plaisir que nous voyons ces trois maréchaux s'unissant au nou veau Roi, car ce sont des hommes que toutes les nations estiment. » Le Times rappelle comme une anecdote assez piquante, qu'à Londres le duc de Chartres visitant l'imprimerie de ce journal, il y a un an, et désirant voir la machine en action , la première feuille qui sortit de la presse contenait l'ordonnance qui nommait le ministère du 8 août. Ce lut la première nouvelle que le jeune prince en reçut....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - somers
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