Extrait du journal

A ce propos, il est nécessaire de faire une remarque préliminaire. Il semble qu'à Rome aussi bien qu'à Londres on se pré pare à exercer sur la France une forte et contradictoire pression qu'il faut tout de suite déclarer absolument inadmissible. L'ltalie fait entendre que quiconque ne la soutiendra pas à fond dans l'affaire d'Ethiopie sera tenu pour son adversaire; certains propos ont même indiqué que l'Allemagne pourrait être, par contre coup, l'objet d'une bienveillance particu lière. L'Angleterre, agissant d'une façon à peu près symétrique, nous fait avertir que, si nous ne l'appuyons pas à fond, elle se désintéressera du continent, repoussera toute organisation de la sécurité collective et laissera le pangermanisme se dévelop per librement en Europe. _ Cette double pression est certaine. Elle est intolérable. Ce qu'elle fait voir c'est l'extraordinaire dérèglement que l'affaire d'Ethiopie a causé dans les esprits tant en Italie qu'en Angleterre. Nos voisins du Nord et du Midi paraissent incapables d'envisager l'ensemble de la situation in ternationale et ils se montrent tentés de sacrifier à des considérations d'ordre par ticulier la paix du monde et leur propre avenir en Europe. Par suite de cette aber ration, c'est l'Allemagne qui pourrait fina lement tirer profit des événements actuels. On comprend qu'elle se tienne présente ment tranquille, surveillant ce qui se passe et continuant à s'armer. Elle se dit qu'elle a tout à gagner à une aventure dans laquelle l'ltalie se lancerait à fond et qui, tout en accaparant celle-ci, la séparerait de l'Angleterre, qui, par-dessus le marché, laisserait toute liberté d'action au ReicK,...