Extrait du journal

Notre correspondant de Genève nous écrit : On s'est étonné, dans le public, de la lenteur avec laquelle la Conférence du désarmement se mettait au travail. Il est de fait qu'après tant de semaines de discussions-, générales, qui étaeint plutôt des séances d'exposés généraux, ce n'est que ces tout derniers jours que la Conférence a fait mine de s'organiser pour un examen réel des questions, qui figurent à son ordre du jour. Elle a créé des commissions et leur a réparti la besogne sur la base du tableau synoptique de toutes les questions de désarme ment que son rapporteur, M. Benès, ministre tchécoslovaque des affaires étrangères, avait élaboré avec toute la minutie qu'exigeait un tel classement. Ces commissions ont tenu leurs premières réunions cette. semaine. Elles ont constitué leurs bureaux et ont essayé de débroussailler .-le problème qui se pose à elles, car entré les questions techniques qui leur ont été renvoyées 'et Jés questions politiques-que la commission politique est censée, seule/examiner avec le con cours, toutefois, de la commission générale de la Conférence, il y a, quelquefois, -des points de contact et il leur est bien difficile de n'en pas tenir -compte. Elles se sont trouvées déjà, à plu sieurs reprises, dans un embarras d'autant plus grand, qu'en vertu d'arrangements -plus ou moins tacites, on paraît bien décidé à ne pas discuter, pour le moment, des questions de principes trop épineuses. Les délégués semblent ne pas vouloir aborder de front, dès mainte nant, les difficultés. Tous songent aux élections prochaines et s'imaginent qu'elles peuvent mo difier profondément la position prise en ma tière d'armements par les principales puissan ces, ou font des calculs de politique intérieure. Quelques-uns pensent, plus loin encore, à la Conférence des réparations de Lausanne, et jouent, dès maintenant, à Genève, leur partie en conséquence....