Extrait du journal

Serait-ce que le gouvernement y ait mis de la mol lesse? Le contraire est de notoriété publique. Sous le cabinet du 12 mai, le ministre actuel du commerce en avait pris l'initiative, et c'est une justice à rendre à son successeur sous le ler mars, qu'il manifesta de bonnes intentions pour le projet, quoiqu'il ait jugé à propos d'y introduire des modifications propres à le gâter plutôt au'à l'améliorer. Depuis le 29 octobre, M. Cunin-Gri airie a renouvelé ses instances ; le'préfet de la Seine s'est montré le fidèle-et zélé interprète de la pensée du gou vernement. A la session dernière, la Chambre des Dé {mtés, ayant été saisie de la question par une pétition, a commission exprima avec chaleur son approbation de la mesure. Le rapporteur était M. Terme, maire de Lyon, qui avait vu fonctionner le plus important con seil de prud'hommes que possède la France, et dont le témoignage était de nature à garantir l'excellence de l'institution , à cautionner la valeur qu'elle a du point de vue de l'ordre public, les élémens de sécurité qu'elle fait naître parmi les transactions industrielles. La com mission,' par l'organe de M. Terme, déclara qu'il y avait urgence. Le ministre du commerce appuya ces conclu sions. Du haut de la tribune il s'affligea que Paris, la ville la plus industrielle de la France, et l'une des plus industrielles de l'Europe, n'eût pas été doté encore de ce qui avait si bien réussi partout, de ce qui, nulle part, n'avait présenté d'inconvénient, et avait a» con traire offert des avantages signalés. Il mcntraTîftiels germes de perturbation cette expéditive et équitable justice était propre à étouffer. Cela se passait le#7 juin dernier. Serait-ce que le commerce de Paris eût réclamé? Bien au contraire. L'industrie parisienne a réitéré par des pétitions l'expression de ses vœux en faveur des conseils de prud'hommes. La chambre de commerce de Paris les a demandés formellement et officiellement. Le 28 juillet 1859 elle écrivait au ministre du commerce : « Nous nous empressons de vous adresser avec notre » instante recommandation la demande des principaux » chefs de fabrique de Paris ; déjà la chambre, dans » une lettre du 18 décembre, a, sans y être provoquée, » manifesté le même vœu à l'un de vos prédécesseurs. » C'est donc que le projet n'a pas été mûri, qu'il est resté à l'état d'idée indigeste? Pas le moins du monde. Dès les premiers jours de 1810, une commission nommée par le ministre du commerce avait présenté un plan complet. A cause de la variété des travaux industriels qui s'opèrent dans l'enceinte d'une aussi immense mé-...