Extrait du journal
PARIS, 14 OCTOBRE. Nous trouvons dans les journaux italiens et nous reproduisons plus loin un document dont nous n'avons pas besoin de signaler l'importance. C'est la proclamation que le roi Victor-Emmanuel vient d'adresser d'An cône aux populations de l'ltalie méridionale pour leur annoncer que ses troupes allaient franchir la frontière napolitaine. Après avoir exposé les événemens qui ont amené la situation actuelle de l'ltalie, le roi s'ex plique en termes pleins de raison et de fer meté sur la résolution qu'il a prise. Le roi se rend aux vœux des populations qui l'appellent. « L'ltalie, dit VictorEmmanuel , a craint de voir se relever, à l'ombre d'une popularité glorieuse, une faction prête à sacrifier le prochain triom phe du vœu national aux chimères de son ambitieux fanatisme. Tous les Italiens se sont adressés à moi pour conjurer ce danger. Mon devoir était d'intervenir, parce que, dans la crise actuelle, ce ne se rait pas de ma part de la modération ni-de la sagesse, mais de la faiblesse et de l'im prudence de ne pas saisir d'une main ferme la direction du mouvement national. J'ac cepte la responsabilité de cette résolution devant l'Europe. J'ai proclamé l'ltalie des Italiens, et je ne permettrai jamais que l'ltalie devienne le nid des sectes cosmopolites qui s'y donnent rendez-vous pour y tramer les plans de la réaction ou de la démagogie uni yerselle ». Le roi termine en appelant les populations à manifester librement leur vœu sur leur avenir politique. Il soumet sa con duite au jugement de l'Europe et de la posté rité. « Ma politique, dit le roi, ne sera peut èfre pas inutile pour réconcilier en Europe les droits des peuples avec la stabilité des monarchies. Je sais que je mets un terme en Italie à l'ère des révolutions. » Nous espé rons, quant à nous, que ce langage si grave, si calme et si mesuré du roi Victor-Em manuel, cet appel solennel à la raison et à la conscience publique, seront entendus et médités, comme ils doivent l'être, dans les conseils de l'Europe. Le Constitutionnel, dans un nouvel article signé de son rédacteur en chef, s'attache à commenter et à justifier l'article qu'il vient de publier sur la. question italienne. En ré pondant à des écrivains que nous ne con naissons pas, mais qui, selon lui, feraient des vœux secrets pour une intervention de l'Autriche eu Italie, il déclare formellement que « des Français doivent repousser jus qu'à l'idée d'un pareil retour, et qu'ils ne peuvent sacrifier les glorieux résultais de Magenta et de Solferino. » Il ajoute que personne ne peut vouloir que « le sang de nos soldats ait coulé inutilement. » En même temps le Constitutionnel proteste avec une juste indignation contre « la glorification du régicide dont le honteux spectacle vient d'être donné à Naples. » « De tels actes, dit...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - braquet
- sophocle
- avignon
- perrichon
- sévigné
- pindare
- daphnis
- drusus
- euripide
- ménandre
- europe
- italie
- naples
- rome
- autriche
- savoie
- france
- garibaldi
- manin
- lombardie
- la république
- union
- congrès de paris
- trianon
- académie de peinture
- grâ
- cologne