Extrait du journal

On écrit de Berlin, le 13 octobre : « Le comte de Cavour a fait remettre ici et probablement aussi aux autres cours un Mé moire par lequel il cherche à justifier l'entrée des troupes piémontaises dans le royaume de Naples; mais il est peu probable que ses ar gumens touchent beaucoup les cabinets de Ber lin, de Vienne et de Saint-Pétersbourg. » La Prusse répondra sans doute par une protestation, mais on ne pense pas qu'elle aille plus loin, bien que la cour de Vienne la presse de rappeler le comte Brassier de Saint-Simon. Quant à l'Autriche, elle n'a pas de représen tant à Turin, et, dans l'état actuel dès choses, elle ne pourra que protester en se servant de l'intermédiaire de la Prusse. » (Correspondance Havas.) On écrit de Laybach, le 5 octobre, à la Gazette autrichienne : « Il est arrivé ici hier dans la journée un petit détachement de l'armée pontificale qui vient d'être dissoute. Les soldats étaient encore assez bien habillés, mais on voyait qu'ils avaient éprouvé de grandes fatigues; ils se plaignant beaucoup de la manière dont on les a traites dans les Etats pontificaux, et attribuent leur défaite à la trahison; ils sont irrités surtout contre le clergé romain, qui, suivant eux, ne se compose que de traîtres, lis ont été logés dan 3 les villages environnans et se sont montrés en général insolens et brutaux. » Un autre détachement arrivé ce matin a donné lieu à un certain émoi ; les soldats insullaient leur officier au débarcadère et menaçaient de le tuer. On a appelé immédiate ment du secours, et une compagnie du régi ment roi des Belges, en garnison à Laibacb, se porta au chemin de fer. On a arrêté les me neurs et on les a conduits en prison. On ne comprend pas que le général de Lamoricière ait pu maintenir la discipline parmi des individus pareils, et il est étonnant qu'on ait pu se pro mettre un succès quelconque avec une armée ainsi composée. »...