Extrait du journal

M. Chamberlain a fait à la Chambre des Communes un exposé excellent de la si tuation générale. Son discours mérite d'être lu, car on y trouve, en somme, tout ce qu'il y avait d'essentiel à dire en ce moment, d'une façon plus particulière, na turellement, sur la coopération prochaine de l'armée anglaise et sur le rôle de la marine britannique. Les explications qui ont été données à ce sujet sont si claires qu'elles n'appellent aucun commentaire. Nous soulignerons seulement l'intérêt des passages initiaux où le premier ministre, ayant fait allusion à la réunion d'un Conseil suprême, a déclaré : « Je suis sorti de cette conférence raffermi et en couragé par l'identité complète de vues qui è'est révélée entre le gouvernement français et nous-mêmes sur chacun des petits de politique et de Stratégie dont l'étude a été abordée. » De même, on notera la parole qui résume bien le mot d'ordre commun. Affirmant cette vérité qu'il ne saurait y avoir de paix tant que la menace du Troisième Reich n'aura pas été définitivement écartée, M. Chamber lain a dit en français : « Il faut en finir. » C'est en effet ce que chacun se répète. Les procédés qu'applique l'Allemagne et ceux auxquels elle aura encore recours ne sauraient laisser aucun doute à per sonne sur la nécessité de lui enlever une fois pour toutes tout moyen de nuire. Comme on l'a dit dès le premier jour, elle se comporte véritablement en ennemie du genre humain. Elle applique en Pologne des mesures d'une atroce barbarie et, irri tée par l'héroïque résistance du peuple sur lequel elle s'est jetée, elle annonce que rien ne la retiendra dans cette voie. Il est bon de remarquer en passant que, si l'Allemagne se met ainsi au ban du monde, cela indique l'existence d'un profond dé sarroi dont on a eu déjà l'occasion de signaler d'autres symptômes. Toute nation qui agit de cette façon, sans se préoccuper du j.ugement unanime que ses. méthodes entraînent contre elle, est condamnée au désastre et même, certainement, se sait condamnée....