Extrait du journal
PIBIS ,I 5 janvier. " Le ministère aura servi à réveiller parmi nous de bien tristes souvenirs ; il aura remis en lumière d étranges mots échappés à la voix des révolutions, et que la France cfoyait abolis de la langue politiqtie. Pour se maintenir au pouvoit, il fait retentir chaque jour aux oreilles de la Royauté d'épouvantables menaces; comme si on effrayait une royauté de tarit- de siècles ; comme si on faisait peur au cœur d'un Bourbon qui a juré la Charte et que veut la Charte ! Voilà pourtant par quels moyens ce bizarre minis tère , mort du jour où il naquit, espère encore ne pas mourir. Pourtant, malgré sou absurdité, il y a félonie dans ce langage. Il y a trahison dans celte conduite envers le Monarque et en vers la France. La paix interrompue , les récriminations injustes, les haines du passé, l'inquiétude du présent, le vieux levain de la Ligue remis en fermentation, toute l'aveugle colère de l'an cien régime excitée de nouveau, tel est le merveilleux résultat de ces hypocrites clameurs ! , 'ï Tout usé qu'il a été depuis 1815, ce mensonge de fausse ter reur a été cependant le seul recours ds ministère. Mensonge d'au tant plus injuste, qùe cette monarchie qu'il menace n'a jamais été à ses plus beaux temps de pouvoir,.absolu, ni si libre, ni si maîtresse , libre de faire tout le bien-que peut imaginer un noble cœur, de proposer toutes les lois que demande le bien-être d'un grand peuple ; maîtresse toujours, et d'autant plus que, grâce à la Constitution, la royauté ne se trompé jamais : grâce à la Charte, la liberté royale n'a plus à craindre de s'égarer , elle n'a plus à re-_ douter d'erreurs ni d'injustices, deùx fléaux qui ont perdu bien des trônes! Le moyen, en effet, de s'égarer dans celte belle route si bien frayée, si unie , si populaire, que Louis XVIII a tracée à ses successeurs, entre, la Chambre des Pairs et la Chambre des Députés ! Sans nul doute, à l'abri de ces deux pouvoirs , qui sont là pour marcher avec elle, la royauté 11e porterait être égarée un instant que par Ull ministère assez inhabile pour ne pas pouvoir la suivre dans celte voie nouvelle des Constitutions. Le gouvernement re présentatif est ainsi fait, que :du ministère seul aujourd'hui l'embarras peut venir. Qu'un ministère ne marche pas , ou qu'il marche mal, il existe un instant d'hésitation et de malaise qui ne peut être de longue durée. Nous avons passégar ce malaise , nous avons subi cet accident passager. Nous savons comment le ministère a profité de cet embarras , qui était son ouvrage, pour calomnier la Charte aux oreilles-du monarque , pour faire de la Couronne une menace à la Charte ; singulier piège tendu à la paix publique, grossières embûches que les plus iunocens ont aperçues dès l'abord , et dans lesquelles personne ne tombera , excepté le ministère qui les a tendues. Mais aussi elles ont été signalées par celle presse constitution nelle , si calomniée par la faction. Tous les royalistes constitution nels se sont récriés à l'aspect de ces terroristes de sang-froid qui, au milieu d'une nation paisible et fidèle , crient que le trône est menacé de déchéance ; qui offrent sans cesse, aux yeux de ja France et de son Roi, les échafauds de Charles I" et c(c Louis XVI: ils exhument la nation de c>3 ; ils auraient salué le fau_...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - rifflard
- robespierre
- delaville
- g. duval
- charles i
- de ribeaupierre
- france
- grèce
- espagne
- autriche
- isso
- senneville
- avalon
- marat
- joigny
- saint françois
- chambre des pairs