Extrait du journal

Consolidés §2 3/8. CHAMBRE DES PAlRS.—Séance du i 3. Lord. Rolland a développé 5» motion qu'il avait annoncée sur les affaires dê li Grèfcé. En voici la teneur : a La pacification de la Grèce ne sera jugée par la Chambre utile » aux intérêts de l'Angleterre et honorable pour la Couronne, qu'au » taut qu'elle assurera au pays un territoire suffisant pour sa défense, » par terre et par mer, et qu'elle établira un gouvernement libre » d'adopter des institutions en rapport avec les vœux du peuple, et » de protéger ses sujets contre toute intervention intérieure dans » leurs affaires. » Lord Holland a particulièrement insisté sur l'opportunité pour le Parlement de déclarer énergiquement ses Jvœux dans cette circons tance, et de donner ainsi un démenti public auxreproches qui pèsent sur la politique extérieure de l'Angleterre sur le continent. Il s'est défendu de tout sentiment d'animosité contre les ministres actuels , et a même ajouté qu'il n'y en avait pas d'autres qu'il désirât Voir à leur place en ce moment. Il a repris l'historique de toute la con duite du gouvernement anglais dans les affaires d'Orient ; on lui a reproché d'avoir abandonné la Turquie (du sort de laquelle, pour son compte, il se souciait fort peu), après avoir déclaré, dans une autre circonstance, qu'elle était une alliée indispensable de l'An gleterre. Arrivant à la Grèce il a soutenu qu'il était d'une saine po litique de lui assurer un territoire fort et indépendant, et a ter miné son discours de la manière suivante : « Je pense que les Grecs auront le bon sens de choisir une mo narchie tempérée pour forme de gouvernement ! Mais qu'il serait cruel l'embarras du souverain qui prendrait le timon des affaires , avant que la situation même du pays fût réglée de la manière la plus indépendante et la plus avantageuse! Il y va du repos de l'Eu rope, que de nouveaux désordres, dans ce pays, pourraient encore entraîner, elle-même dans une carrière de discordes. Gardons-nous surtout de toute intervention active dans les affaires intérieures de ce peuple. Qu'il choisisse lui-même ce qui convient le mieux à ses vœux et à ses intérêts. Tout autre conduite setait déshonorante pour des ministres anglais; je ne veux pas les en soupçonner; mais il est bon que le Parlement fasse entendre un langage énergique. » Lord Aberdeen a fait une courte réplique à lord Holland, pour repousser les reproches adressés au gouvernement dans sa politique extérieure. ' Lord Melbourne a soutenu la motion de lord Holland. Le duc de Wellington : Dans le discours de Sa Majesté, leurs sei gneuries ont été gracieusement informées que le Roi avait concerté. avec ses alliés un plan pour la pacification de la Grèce , et pour la mise a exécution du traité de juillet 1827. Ou a promis de plus de mettre incessamment sous les yeux du Parlement tous les détails et les circonstances de l'arrangemeut proposé, afin de le mettre en état de se faire une idée juste de ce qui s'est passé. Cependant le noble baron ne voudrait pas attendre ; "il propose lui-même uue série de résolutions , sans savoir jusqu'à quel point elles se rapprochent ou s'écartent du plan projeté, si ce plan est révocable ou irrévocable , s'il prête matière aux objections , ou s'il répond à toutes les vues. Un tel vote s'accorderait-il avec la dignité de la Chambre ? Peut-on agir sans savoir en point de fait la moindre chose de ce que l'on veut faire ? Y aurait-il rien au monde de plus ridicule ? Je sais que l'objet de ces résolutions est de signaler un défaut de confiance dans les ministres de Sa Majesté , et plus particulièrement en moi-même. C'est pour fonder cette imputation que l'on s'empare de toutes sortes dTiistoires tirées des journaux , et l'on prend pour certaines leurs assertions diverses sans s'occuper absolument ni des dates, ni de l'enchaînement des circonstances. Le noble lord ( Melbourne ) s'avance et dit : « Vous avez encouragé la Turquie à résister à la Russie par votre dernier discours du Trône où vous présentiez les Ottomans comme d'anciens alliési Ce sont vos .discours qui ont dé terminé le Sultan à publier son hatti-shériff, ou manifeste, dans le quel il déclarait son dessein de persister dans la violation du traité' d'Ackermau. » Ce 11'cût été certainement pas trop exiger du noble lord que de le prier, avant de présenter de semblables allégations, si non de s'informer des faits, au moins de consulter les dates. S'il eût pris ce parti il aurait reconnu que long-temps avant la réunion du Parlement, long temps avant que le duc de Wellington fût entré au ministère, le Sultan avait déjà publié son hatti-shériff; en sorte que l'offense envers la Russie, quia causé la dernière guerre avec fa Porte , et que l'on prétend avoir été gravement provoqué par le discours du Roi du 2g janvier de l'année dernière, existait long temps auparavant; cela résulte du simple rapprochement des dates. Ltf hatti-shériff n'était-il pas entre les mains des ministres du Sultan avant que les ministres alliés se fassent retirés de Constanti nople? Non, sans doute, etc'est là justement la question. Avancer de pareilles cho ses pour en faire un texte d'accusation eontrç moi ou contre d'autre,L avant même que nous fussions entrés au ministère, c'est une manïèxe d'argumenter par trop mauvaise. (On rit. Ecou tez ! Ecoutez! ) , ~ , . C'est ainsi qu'eu nous a reproche les conséquences de la bataille de Navarin et une* grande partie des mécomptes que l'on attribue aux arrangemens pris* pour le blocus des Dardanelles. Je ne suis pas plus coupable de touJ cela que du hatti-shériff; ce sont des choses qui me sont tout à fait étrangères. ( On rit. ) Les ordres relativement au blocus des Dardanelles ont été, en point de fait, donnés par les...