Extrait du journal
M. Ranc, dans un article du Matin, fait au jourd'hui un portrait humoristique et satirique du garde des sceaux du Cabinet. Bourgeois. - Ce sont là des vérités qui viennent un peu tard : il eût été plus utile et plus généreux de les exprimer plus tôt. Et tout le monde remar quera que, si M. Ricard eét tel que M. Ranc le dépeint, M. Bourgeois est un président du Conseil bien inexpérimenté, bien léger et bien peu versé dans la connaissance des hommes, lui qui a fait de M. Ricard un garde des sceaux dans des circonstances où cette charge était une des plus importantes et des plus difficiles et impliquait de grandes responsabilités. M. Ri card n'était pas, d'ailleurs, un inconnu pour M. Bourgeois qui avait déjà été son collègue et avait été à même de l'apprécier. Et M. Bour geois ne s'est pas borné à choisir M. Ricard pour en faire un de ses collaborateurs, et à lui confier un des premiers rôles de son ministère ; dans le.cas dont il s'agit actuellement, il a pris ! hautement fait et cause pour lui, il a couvert, il a approuvé ses actes, il en a revendiqué, pour le gouvernement, la solidarité. S'il a été mal ren seigné sur les faits dont il s'est fait l'ardent défenseur, s'il s'est trompé, son erreur est lourde, elle est inexcusable; D'ailleurs, dans cette;: affaire, il y a bien autre chose qu'une contestation sur l'existence, d'une lettre, cl il y a une responsabilité, à laquelle le chef du Cabinet ne saurait se sous traire, parce qu'elle lui appartient en propre. C'est lui cqui, après avoir défendu devant le Sénat une cause détestable et après avoir suc combé, a cherché devant la Chambre une revanche et n'a reculé devant aucun moyen pour l'obtenir. C'est lui qui est responsable de ces scènes affligeantes qui ont eu lieu, jeudi dernier, au Palais-Bourbon. C'est lui qui a fait appel aux passions révolutionnaires pour cou vrir la voix du Sénat. En cela, il a été fidèle à la politique que le Cabinet actuel suit constam ment depuis qu'il est né. Le gouvernement a exploité à son profit tous les mauvais instincts : la haine, la peur, la violence. Pour garder le pouvoir quelques semaines de plus, il s'est mis sous la protection des pires ennemis de l'ordre social. 11 s'est servi de la justice comme d'un instrument de règne, et ce qu'il est en train de faire de la justice, les incidents dont nous sommes aujourd'hui témoins nous l'apprennent. Voilà des responsabilités qui dépassent la res ponsabilité personnelle de M. Ricard : il est temps de les dégager et de leur donner leur sanction....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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