Extrait du journal
« cuo » L'histoire console les hommes en leur mon trant des lois éternelles, la fureur toujours répé tée des mêmes passions et, dans tous les temps, les mêmes luttes, la même alternative, le même circuit : ordre immuable d'un désordre apparent, sujet de résignation et de pitié. Elle les console aussi par des raisons exactement contraires, en disposant à leurs yeux les croyances multicolores, les visages et les âmes différentes des peuples. Elle nous émeut et nous amuse par tant de cata strophes pittoresques, tant de tableaux et de figures, tant de traits de l'esprit et du courage humains. Comme elle se pare de toutes les cou leurs, elle se joue avec toutes les idées. Elle vous transporte aux confins du monde, et nous y som mes chez nous. Elle fait de nous les concitoyens de Platon, et voici que Platon est le nôtre. Elle est étincelante, terrible, triste, gaie, ironique et changeante. Elle est sage. M. Anatole France était né historien. Il nous présente cinq récits, cinq paysages,, cinq moments de l'histoire (i). Sur le rivage éblouissant deKymé, le Chanteur, front auguste ceint d'une bandelette rouge ; « les flocons d'une barbe de neige se pressent à son menton ». On le voit entrer dans sa maison, faire cuire les viandes et s'en réjouir, enseigner les enfants. Il part à la nuit, entre dans une ville, chante dans un festin. Mais deux bouviers s'y querellent. Le chant se perd dans le tumulte, dans les clameurs et dans la nuit. Et le vieil Homère, las de l'agitation et de la douleur humaines, va sur la falaise. « La lune divine suspendue, dans le ciel limpide, semait de fleurs argentées la mer souriante. » Pressé du désir de s'unir aux Dieux, le Chanteur s'avance, et la terre manque enfin sous ses pas. Les âmes mé nagères des héros, ces âmes naïvement pratiques et violentes et qui s'essayent par là à être sages et braves, leur piété effrayée d'enfants sauvages, les vagues heureuses, l'air lumineux où respira Ho mère, toute la première beauté de la Grèce vit dans ce petit nombre de pages, et aussi la tristesse de la...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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