Extrait du journal

PARIS, 15 OCTOBRE. ,% { On nous accuse de semer l'alarme sur les dangers,de la situation intérieure pour détourner les esprits de la question étrangère. L'accusation vient de deux sources» des journaux ministériels et des journaux radicaux, du Courrier Français et du National. Qu'avons-nous fait? Nous avons reproduit tout au long quelques passages d'un écrit de M. l'abbé de La Menqais. Où les avons-nous pris ? Dans le National lui même. Que le National nous dise donc dans quel but il les a, le. premier, livrés à la publicité'? Est-ce pour faire horreur à ses lecteurs des principes de bouleversement social et de destruction qui y sont prêchés d'une ma nière sauvage? Quoi! on insultera tout dans la société, on déversera d'affreuses calomnies sur les Chambres, sur les magistrats, sur quiconque possède un champ nu exerce une industrie? on représenteraI^comme des tyrans et des bourreaux, je né dis pas les riches, je dis le cultivateur aisé qui emploie un valet de ferme, je dis> le marchand qui a sous lai un garçon de boutique ; on se fera le Spartacus de la moitié de la population contre l'autre, et cela quand un mois à peine s'est écoulé de puis les soulèvemens d'ouvriers qui ont effrayé Paris ! et cela, quand l'idée d'une guerre prochaine échauffe les imaginations, quand des excitations politiques jour nalières remuent, d'un autre côté, toutes les passions révolutionnaires! Nous, cependant, il ne nous sera pas même permis de signaler le danger ! Nous resterons les témoins impassibles des menées ouvertes du parti anar chique! Nous ne verrons rien, nous n'entendrons rien; nous nous endormirons dans une quiétude stupide, jus qu'à ce que quelque coup de tonnerre noofc réveille, nous et le gouvernement ! Nous affecterons une sécurité coupable pour ne pas effrayer les esprits !...