Extrait du journal
faire fi de ces mêmes franchises ». A quels hommes le président du Conseil pensait-il? Nous n'oserions le dire avec certitude ; mais nous aimons à croire qu'il pensait à ses fonctionnaires. Ceux-ci ne font pas seulement fi des franchises municipales : ils en font litière ; et l'on peut dire que chaque journée de la vie administrative est marquée par un attentat au droit des maires. Pour fournir des exemples, il n'y a en vérité que l'embarras du choix. Eu voici un qui nous vient aujourd'hui du département de la Loire : le maire de Villerest sur l'avis de son.Conseil municipal, propose au sous-préfet, pour remplir les fonctions de garde champêtre, un citoyen parfaite ment honorable. Le sous-préfet refuse de l'agréer, et, sur la demande d'explications qui lui est adressée par M. Audilïred, sénateur, il répond en ces termes : « Je n'ai pas cru, en effet, devoir agréer la candidature de M, R. aux fonctions de garde champêtre de la com mune de Villerest, et je suis prêt à fournir à mes chefs hiérarchiques, à qui seuls je les dois, les raisons de ce refus d'agrément au sujet duquel, je me hâte de le dire, l'honorabilité de votre protégé n'a jamais été mise en cause », un point c'est tout. M, le sous-préfet reconnaît que Pageht' éfct irréprochable,- mais il n'en veut pas... parce qu'il n'èWVéutpas. Il est vraisembla ble que le personnage à nous inconnu qui, sous le nom de délégué administratif, dirige la commune contre le maire élu par le suffrage universel, a mis son veto. Dans Une lettre aussi ferme que mesurée, M. Audif ••fred demande au président du Conseil si c'est là l'in terprétation qu'il donne à la loi de 1884. Dans l'affir mative, il faudrait reconnaître que cette loi ne nous a donné que la caricature des libertés municipales, et la rayer de la liste, où elle figure d'ailleurs à peu près seule, des conquêtes que la République a faites sur le despotisme. Ce n'était guère la peine alors de se transporter à Amiens pour en prononcer l'éloge devant la statue de son auteur....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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