Extrait du journal

Par un -renversement .paradoxal des choses, le général von Seeckt, qui ne com prend pas que la France ait peur pour sa sécurité, explique que l'Allemagne tremble pour la sienne. Il n'ose pas dire positive ment qu'une attaque de la France soit à prévoir, parce que, même en Allemagne, il ne se trouve pas beaucoup de gens pour aller jusque-là. La France a signé tous les engagements, tous les accords condamnant la guerre, la répudiant comme moyen d'action. Elle demande éperdument que ces condamnations, ces répudiations soient appuyées de sanctions contre ceux qui manqueraient à -leur parole. On avouera que ce n'est pas l'attitude >de gens qui auraient envie d'y manquer eux-mêmes. La France en face de l'Allemagne, dit le général von Seeckt, est un homme armé d'un revolver à six coups en face d'un pauvre diable qui n'a qu'une canne à la main. Et pourtant la guerre n'a pas lieu. Qu'arriverait-il si la canne et le revolver changeaient de côté ? C'est une question que les amis de la paix devraient se poser. On n'arrivera à rien comme rapproche ment tant que les conducteurs d'âmes chez nos voisins raisonneront de la sorte. Tous nos efforts, toutes nos concessions se heurtent à un mur d'incompréhension. Que cette incompréhension soit voulue ou involontaire, le résultat est pratiquement le même, avec cette nuance qu'elle est en core plus difficile à guérir si elle est invo lontaire, c'est-à-dire en quelque sorte con génitale. Nous sommes pour le moment...