Extrait du journal

de faire attention à ce dilemme : on ces explications étaient satisfaisantes il y a quinze jours, et elles ne le seront pas moins aujourd'hui; ou elles ne l'étaient pas, et pourquoi donc l'Opposition s'en est-elle contentée ? pourquoi a-t-elle vote le paragraphe de l'Adresse ? ! pourquoi a-t-elle retiré ses amendemens ? Tout ceci, on en conviendra, ressemble beaucoup à de l'intrigue. Quand c'est le moment dè s'expliquer, l'Opposition ne s'explique pas. On laisse parler M. Bil lault pendant trois heures; c'est sans conséquence. Mais, pour conclusion, l'Opposition renonce à ses amendemens et vote d'enthousiasme le paragraphe de l'Adresse avec la majorité. Quinze jours s'écoulent, et voilà que l'Opposition veut qu'en s'explique à présent ! C'est elle qui crie à l'équivoque ! J 1 serait bien plus sim ple et surtout bien plus franc de dire : «Eh! mais, » écoutez donc ! nous espérions renverser le minis » tère. Nous n'y avons pas réussi. La pârtie était » pourtant bien liée. Nos principaux orateurs, les » successeurs désignés des ministres actuels, de » vaient garder le silence dans l'une et dans l'autre » Chambre pour ne pas prendre d'engagemens sur cette » délicate question du droit de visite. Par la même » raison, nous n'avions pas envie de courir le risque » d'une division en proposant un amendement au para » graphe de l'Adresse de la Chambre des Députés ; car, de » deu£ choses l'une: ou l'amendement aurait été adopté, » et, en renversant le ministère actuel, il n'aurait guère » moins embarrassé le ministère futur, le nôtre ; ou il » aurait été rejeté, ce qui est bien plus probable, et le » ministère triomphait sur la seule question qui offrait » la'chance de le renverser. Accepter le paragraphe de » l'Adresse, en se réservant de lui faire dire ce qu'il ne » dit pas, c'était bien plus habile. La naïveté d'un dé » puté de la gauche a déjoué toute cette tactique. On a » donné le temps au ministère, on lui a fourni l'occa » sion de monter à la tribune et de mettre l'Opposition b en demeure d'expliquer nettement sa pensée, ce » qu'elle n'a pas osé faire, de telle sorte que l'équivo » que est retombée sur nous ! Et vous voudriez que » d'un plan de campagne si adroitement concerté il ne ) nous restât que le plaisir d'avoir décerné un hommage » solennel à la sagesse et à la fermeté du gouvernement ! > Ce serait là le résultat de notre vote unanime ! C'est > impossible. Il faut que la Chambre ait la bonté de » nous laisser recommencer la partie. Nous serons peut > être plus heureux cette fois. » Voilà tout le calcul; et comme le difficile était de...