Extrait du journal
seront données, je vous l'assure... Mais, écoutez, ma voi sine, je sais par expérience qu'on peut compter sur votre discrétion... oh! oui, Monsieur Rodolphe.... je n'ai jamais été ba varde. Eh bien! il faut que personne ne sache, et que Ger main lui-même ignore que des amis veillent sur lui... car il a des amis... Vraiment? —De très puissans, de très dévoués. Ça lui donnerait tant de courage de le savoir ! Sans doute ; mais il ne pourrait peut-être pas s'en faire. Alors M- Ferrand, effrayé, se mettrait sur ses gardes, sa défiance s'éveillerait, et, comme il est très adroit, il deviendrait difficile de l'atteindre : ce qui serait fâcheux, car il faut non seulement que l'innocence de Germain soit reconnue, mais que son calomniateur soit démasqué. Je vous comprends, Monsieur Rodolphe... Il en est da même de Louise; je vous apportais cette permission de la voir, afin que vous la priiez de ne parler à personne de ce qu'elle m'a révélé... elle saura ce que cela signifie. Cela suffit, Monsieur Rodolphe. —En un mot, que Louise se garde de se plaindre dans sa prison de la méchanceté de son maître, c'est très im portant... Mais elle devra ne rien cacher à un avocat qui viendra de ma part s'entendre avec elle pour sa défense; faites-lui bien toutes ces recommandations. Soyez tranquille, mon voisin, je n'oublierai rien... j'ai bonne mémoire... Mais je parla de bonté! ~ c'est vous qui êtes bon et généreux!... Quelqu'un est-il dans la peine, vous vous trouvez tout de suite là !... Je vous l'ai dit, ma voisine, je ne suis qu'un pauvre commis marchand; mais quand, en fldnant de côté et d'au tre, je trouve de braves gens qui méritent protection, j'en instruis une personne bienfaisante qui a toute con fiance en moi, et on les secourt... Ça n'est pas plus malin que ca. —Et où logez-vous, maintenant que vous avez cédé votre chambre aux Morel ? Je 10ge... en garni. Oh! que je détesterais ça!;.. Etre où a été tout le monde, c'est comme si tout le monde avait été chez vous. —Je n'y suis que la quit, et alors... Je conçois... c'est moins désagréable... Ce que c'est que de nous pourtant, Monsieur Rodolphe!... Mon chez mot me rendait si heureuse ; je m'étais arraDgé une petite vie si tranquille, que je n'aurais jamais ern possible d'avoir un chagrin... et vous voyez pourtant !... Non , je ne peux pas vous dire le coup que le malheur de Germain m'a porté. J'ai vu les Morel et d'autres encore bien à plaindre, c'est vfai ; mais enfin la misère est la misère; entre pauvres gens...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - guizot
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