PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 18 juin 1830

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
18 juin 1830


Extrait du journal

tice par la force ; comment l'amour le plus vif pour le Roi s'allie à une opposition qui n'atteint que le ministère , l'Europe respec tera et enviera la France! La cause de la liberté sera gagnée sans retour. Le calme et.la modération ne sont-iV pas d'ailleurs les indices les plus irrécusables de la force?.ll faut laisser aux partis qui sen tent leur faiblesse les agitations et le désordre , les clameurs, les appels à la violence, les injures, la colère. Tout cela ne nous convient pas à nous qui nous sommes comptés , à nous qui sommes sûrs de l'avenir, à nous qui ne demandons que le règne de l'ordre légal etlu libre jouissance de nos droits, la liberté pour nos ad versaires comme pour nous-mêmes ! Quel ministère serait assez habile pour créer légalement en France une assemblée où nous ne fussions pas en majorité? Nous n'avons qu'un ennemi à craindre : la fraude, et cet ennertii'est à moitié désarmé. Dans les Chambres, dans les collèges électoraux, partout les royalistes constitutionnels auront le dessus , parce que les royalistes constitutionnels , c'est la France. Chaque année, chaque jour nous donne quelques amis déplus. Nous recrutons dans la jeunesse , nous recrutons même dans la vieillesse. C'est précisément cet accord, cette unanimité dé la France, que les élections doivent manifester d'une manière aussi éclatante que le soleil. Plus notre triomphe sera paisible, plus il sera complet. Ces votes silencieusement jetés l'Un après l'autre contre le ministère , ce Calme dans, l'usage.d'un droit redoutable dans,une circonstance si grave ,ce spectacle de quatre-vingt mille citoyens , les plus éclairés et les plus riches du pays , qui s'en vont au collège électoral exprimer leur opinion par un simple bulletin et reviennent tranquillement à leurs affaires, tout prou vera qu'il n'y a parmi nous ni passion ni préjugés , mais résolution bien ferme de défendre et de maintenir nos libertés ! Electeurs, votre mission est plus grande qu'elle n'a jamais été. Il ne s'agit plus de défendre tel ou tel article de la Charte , mais le principe même de ce pacte fondâmes- 1. Le ministère élève la prétention de gouverner comme bon lui semblera, en dépit des majorités parlementaires. .Or, toute la Charte est là. La Charte, c'est précisément l'influence légale des majorités. S'il faut que les majorités cèdent, lorsque le ministère ne veut pas céder, le minis tère est souverain absolu ; les Chambres ne sont plus qu'un comité consultatif. Laissez s'établir une pareille doctrine, et vous verrez ce qu'elle enfantera! Voici donc la question qu'on vous soumet: Est-ce aux Chambres et aux collèges électoraux, ou bien au minis tère â céder? Est-ce aux Chambres à prendre le système du minis tère, ou bien au ministère à prendre le système des Chambres? Prenez-y garde : vous faire une pareille question, c'est vous deman der, en définitive, si vous voulez bien accepter le ministère, quel qu'il soit, pour votre seul et véritable représentant, lui confier votre bonheur et l'avenir de vos enfais, lui remettre la destinée de la France. Le jour où une pareille question serait décidée à l'avantage du ministère, la Charte n'exsterait plus! Aussi n'avons nous pas le moindre doute sur votre ré|onse. Prononcez seulement avec la gravité et le calme qui conviernent à des juges !....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • de cosnac
  • nève
  • j. tiérney
  • pey
  • france
  • europe
  • meaux
  • bruxelles
  • vaals
  • chambres
  • saint germain
  • polignac
  • marly
  • londres
  • chambre des pairs