Extrait du journal

accident , le premier malintentionné venu peut le faire naître ! Quoi ! c'est un banquet qu'on pré pare, une réunion .paisible et inoffensive ! Voilà , selon vous , ces réunions qui n'ont pas dé danger ! Nous ne voulons rien exagérer : de bonne foi ce pendant, à lire vos journaux, ne dirait-on pas qu'il s'agit d'un 21 juin ou d'un 10 août? Et tout cela, pourquoi, nous vous le demandons à vous-mêmes, pourquoi ? Parce qu'après vous avoir laissé faire plus de soixante banquets, le gouvernement en a interdit un ! Si vous aviez eu un peu plus de modération, le droit tu plutôt l'usage des ré unions se serait établi de lui-même ; vous aviez pour vous soixante banquets ; il fallait vous en tenir là. Au lieu de cela, qu'avez-vous fait ? Vous avez provoqué le gouvernement, vous l'avez poussé dans ses derniers retranchemens. La Chambre était réunie ;-vous avez voulu la fbraver en quel que sorte, et transporter l'agitation sous ses yeux. Chacun de vos banquets aurait eu le plus déplo rable retentissement dans les discussions législa tives. Voilà ce que le gouvernement n'a pas cru devoir souffrir. Il avait lui-même suspendu son droit ; vous l'avez forcé d'en faire usage! Nous avons la conscience de ne rien dire qui ne soit vrai. Notre but n'est pas /d'irriter, mais de calmer. Nous espérons que notre voix sera enten due de tous les bons citoyens. Que demandons nous à l'Opposition elle-tttêifte? de se souvenir qu'à côté des questions de liberté il y a chez nous une question révolutionnaire ! Ce qui est parfai tement simple, parfaitement permis en Angleterre, où la royauté et la Constitution sont hors de cause, devient chez r.onsun danger public, parce que la Constitution et le Trône sont chez nous toujours en cause. Voyez la joie perfide des partis ! Comme ils espèrent vous tenir ! Comme ils se flattent que vous ne leur échapperez pas cette fois, et qu'ils vous mèneront plus loin que vous ne voulez aller ! Croyez-vous qu'ils s'intéressent beaucoup à votre opposition constitutionnelle? Ne voyez-vous pas comme ils nourrissent la crise, comme ils l'enve niment? Réfléchissez, et n'assumez pas sur vous une cruelle responsabilité !...