Extrait du journal

« Jamais, s'est-il écrié, jamais depuis les jour nées de juin 1848, le prolétariat n'a couru de plus rudes périls. » Ce qui frappe évidemment M. Goblet, ce sont les périls qu'à cette époque déjà lointaine le général Gavaignac a fait courir au prolétariat ; quant aux périls auxquels la société a pu être exposée, ils ne sont pas de ceux dont il prend souci. Après avoir évoqué, pour l'instruction des juges de Toulouse, ce-souvenir historique, il leur a donné des avertissements plus directs et d'un intérêt plus immédiat ; « Si vous donnez, leur a-t-il dit, gain de cause à M. Rességuier, ce sera la plus grande défaite que le socialisme ait jamais subie. Si le monde des travailleurs voyait la.justice accabler, sous des dommages nlérêts, les citoyens généreux coupables d'a voir pris la défense de l'ouvrier, Dieu sait de quelles représailles la société serait menacée. » C'est sous cette impression salutaire que M. Goblet a invité les magistrats à délibérer, en se souvenant qu'ils ont à juger la cause du socia-...