Extrait du journal
, Que faire de tous ces indésirables qui se réfugient chez nous parce que personne n'en veut ? Us sont sûrs en France d'être proté gés par un sentiment d'humanité mal placée, et aussi par tous les fauteurs de désordre sous une forme quelconque, encore plus nom breux et plus redoutables que les bonnes âmes. Ce problème d'ordre général est ag gravé par l'afflux des réfugiés espagnols, qui ne sont pas tous également intéressants, dont certains ne le sont même aucunement. Tout en ,se plaignant de ne pas trouver par tout et tout de suite le confort dont l'Es pagne rouge leur a donné le goût, sinon l'ha bitude, beaucoup d'eux se montrent peu dé sireux de nous quitter, et moins désireux encore de se livrer à un travail quelconque. Il est trop évident que les bons éléments rentrent en Espagne, mais que les autres nous resteront pour compte et à notre compte. Continuons à manquer de cœur à l'égard de la pègre internationale, pour en réserver un peu à l'usage des braves Français moyens, qui finissent toujours par payer la note des générosités faciles et inéclairées. On vient d'arrêter une bande de haut vol, spécialisée dans l'art de forcer les plus perfectionnés des coffres-forts. On dirait un meeting de banlieue. Il y a là force Italiens, un Espa gnol qui fait bien dans le paysage, et même un Français, pour ne pas avoir l'air de met tre à l'index les maîtres de la maison. Les compagnons n'en sont pas à leur coup d'essai ni à leur première condamnation. Ce ne sera pas la dernière. Au camp d'indésirables qu'on vient d'aménager dans la Lozère, ceux qui s'évaderont, sans avoir même la peine de sauter le mur, car il n'y en a pas, sont prévenus qu'ils seront impitoyablement défé rés au parquet si on les rattrape. La me nace risque de ne pas trop les émouvoir. On les expulsera une fois de plus, ils en ont l'habitude. Ils savent comment on rentre, ou plutôt comment on ne sort pas. Les plus inquiets sont les gens du pays. Mettez-vous à leur place. On installe à leur porte, à pied d'oeuvre, des malfaiteurs de tout repos. Cette colonie fera marcher le commerce, avait-on fait espérer. Le seul qui ait marché jusqu'ici est celui des marchands de verrous et de serrures de sûreté. Quant aux enfants pas sages, on ne les menace plus de Croquemitaine, on a mieux sous la main. A. ALBERT-PETIT....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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