Extrait du journal
alors eu mesure de marcher vers Paris, pendant que Metz et Changarnier tien draient encore pour arrêter les renforts des Allemands sur leurs derrières, la position pourrait devenir assez dangereuse pour l'armée assiégeante. Pendant ce temps-là, le général Trochu aurait suffisamment exercé et discipliné ses troupes, et une sortie sur une grande échelle contre le front de l'armée allemande pendant que le derrière serait attaqué par Bazaine et La Motterouge, pourrait peut-être changer le cours de la guerre. Malheu reusement pour les Français, ces com binaisons exigent beaucoup d'habileté et d'industrie , et les généraux allemands peuvent facilement voir au travers... Il est donc probable que leur mouvement vers le Midi, dont on a parlé dernièrement, a en partie pour objet de déjouer toute tentative de ce genre. Les troupes rendues libres par la chute de Strasbourg et de Toul sont ras semblées dans cette dernière place avec le projet avoué de marcher sur Lyon ; mais comme une autre armée allemande marche de Mulhouse dans la direction de Besan çon, il n'est pas improbable que le bat qu'on leur assigne ne soit pas le vrai, et que pendant leur marche sur Lyon elles ne s'arrêtent assez pour empêcher le général La Motterouge d'avancer sur Metz. Il est vrai qu'une autre armée française se forme, dit-on, à Besançon, qui pourrait inquiéter les Allemands, et alors l'armée de la Loire pourrait passer devant l'armée destinée à l'intercepter. Mais jusqu'à présent le peu qu'on sait de la situation militaire sur le Rhône est peu favorable à cette manœuvre.» Le journal anglais dit ensuite que les préparatifs d'attaque devant Paris étant bientôt achevés, on peut s'attendre à ce que le blocus fasse place à des mesures plus actives ; et il ajoute : « Il paraît certain que l'artillerie alle mande commande déjà une grande partie de la ville, de sorte qu'on essaiera peut être un bombardement avant même un assaut sur les forts. Les Français paraissent croire que la destruction terrible qui s'en suivra soulèvera tellement l'Europe contre les Allemands, qu'enfin l'intervention si longtemps désirée aura lieu. Quant à nous, nous croyons que l'Europe ne sera pas plus émue par la destruction de manuscrits et de tableaux que par celle de la vie des hommes, et ce serait certainement un mau vais précédent si la possession de ce genre de choses précieuses devait exempter une ville du bombardement, quand cette ville se trouve être une forteresse. Quand la paix sera rétablie , il faut espérer qu'on fera quelque effort pour interdire la forti fication des villes qui contiennent une nombreuse population civile. Mais jusqu'à ce qu'on soit arrivé à quelque entente de ce genre, ces villes doubles doivent s'at tendre à se voir considérées uniquement au point de vue militaire quand il sera en conflit avec leur caractère civil. La com position de la garnison et de la population de Paris fait craindre qu'on n'ait recours au bombardement plus vite que d'usage. Les Allemands ne se montrent pas cruels sans objet, mais il n'y a pas de raison de supposer qu'ils ne se montreront pas cruels pour un objet. L'incendie de Paris peut être ajourné indéfiniment si l'armée de la Loire est promptement rendue incapable de secourir les assiégés ; mais toute perspec tive sérieuse d'une attaque de ce côté pour rait décider les Allemands à' pousser les choses aux extrémités le plus tôt possible. La peine que se donne M. de Bismark pour démontrer que la cession de territoire qu'il réclame pour la sécurité-de l'Allemagne ne diminuerait pas, au fond, l'étendue et les ressources de la France, est peut-être un signe de son désir de faire la paix avant l'hiver. » Telles sont les réflexions du journal an glais, telles sont les perspectives qu'il nous offre, et les charitables consolations qu'il y joint. Autre renseignement, du moins par in duction. On avait dit que l'empereur avait publié un Manifeste ; son secrétaire , M. Conli, a déjà démenti ce bruit. Le jour nal anglais parle, non pas d'un Manifeste impérial, mais d'une publication anonyme intitulée : Les Idées de Vempereur, qui se rait l'œuvre de quelques réfugiés et n'au rait pas d'autre importance. P. DAVID....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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