Extrait du journal
C'est sur le champ de bataille entre ' Soissons et Reims, là où s'est développée la grande attaque du 16, que se sont livrés les '.principaux combats du 18. Toutefois le front paraît s'être étendu vers la gauche, en liaison avec les troupes qui depuis le mois de mars marchent de Sois sons en direction de Laon, et qui ont pris une part énergique à l'action. ,U faut bien se représenter ces-plateaux du Soissonnais, qui bordent la rive nord de l'Aisne. Ils ne forment pas un rempart rectiligne. Leur front sur la rivière est au contraire à chaque instant incurvé et présente une alternance d'entonnoirs évi dés et d'éperons saillants. Les évidemenls pénètrent quelquefois très profondément dans la masse. Il arrive qu'ils se ramifient vers leur origine. Il arrive aussi qu'étran glés vers leur sortie sur l'Aisne, ils s'épa nouissent en amont, et que la tête du vallon soit ainsi une cuvette fermée de toutes parts. : Soissons même s'est établi dans une sorte de bassin naturel, où la vallée de l'Aisne s'élargit. Autour de ce bassin, les plateaux sont particulièrement érodés, et partagés en lobes par la pénétration de ces vallons dont nous avons parlé ; et ces lobes s'ordonnent autour de la ville, avec une disposition en pétales. Or, l'un de ces lobes nous intéresse en particulier. C'est celui qui se trouve au nord-est de Soissons. C'est sur lui en effet que la route de Soissons à Laon est venue s'é tablir. Il est bordé de part et d'autre jiàr deux vallons , qui escortent la route, nin a sa gauche, l'autre a sa droite. Le vallon de gauche porte, à 10 kilo mètres de Soissons, le village de Laî faux. Le vallon de droite a une structure un peu plus compliquée. A son entrée, là où il débouche* sur l'Aisne, il est barré par le village de Chivres. Puis il passe entre deux escarpements dont l'un à gauche porte le village de Vregny, l'autre à droite le fort de Condé, Il se glisse en couloir entre ces hauteurs, puis s'épanouit à me sure qu'il se rapproche de son origine, et finit en une vaste cuvette creusée dans le plateau. Dans cette cuvette s'est établi un village qui porte le nom caractéristique de Nanteuil-lâ-Fosse. Il est évident qu'une fosse de cette sorte est à peu près inattaquable de front, c'est-à-dire en venant de l'Aisne. Il fau drait forcer le barrage du débouché, remonter tout le couloir, et arriver enfin à la cuvette qui fait tête de vallon. Mais il ne faut pas oublier que ce vallon borde à l'Est le plateau de la route de Laon,dont les Français sont maîtres jusqu'à cette hauteur. Ils ont donc attaqué la fosse de Nanleuil non point par l'Aisne, en Venant du Sud, mais par le plateau et la tête de vallon en venant du NordOuest. Il est bien évident qu'il a fallu pour faire l'opération se couvrir du côté du Sud, en direction de Vregny et de Condé. La cavalerie s'est chargée.de .ce rôle. Pendant qu'elle faisait ainsi flanc garde, l'infanterie s'est chargée de l'atta que et a enlevé Nanteuil. Le résultat est important. D'une part,la roule de Soissons àLaon se trouve couverte des deux côtés,à gauche par Laffaux, à droite par Nan teuil, jusqu'à 10 kilomètres de Soissons. D'autre part, les positions ennemies de Condé se trouvent débordés par le Nord. Le petit plateau oii se trouve Condé mérite une attention particulière. A cette hauteur, les lignés allemandes passaient l'Aisne,et faisaient sur la rive sud, de la hauteur de Coudé à celle do Vaillv, une tête de pont de trois kilomètres dont la possession était très importante pour l'en nemi- 11 pouvait en effet faire déboucher de là une allaque.et la position était d'au tant mieux choisie qu'elle se trouvait au confluent de laVesle, axe d'attaque tout indiqué. Non seulement cette tête de pont a élé enlevée dans la journée du 18, mais nos troupes ont passé la rivière et enlevé sur la rive nord le village de Vailly. Ainsi le plateau de Condé se trouve en touré de trois côtés, depuis le Nord (Nan téùil) en passant par l'Ouest et le Sud jus qu'à l'Est (Vailly). ' A quelques kilomètres dans l'est de Vailly la vallée do l'Aisne porte les deux villages de Chavonne et de Soupir. La to pographie est celle que nous avons déjà décrite. Le plateau arrive sur la vallée, devant ces villages, par un long éperon bordé de deux vallons, qui pénètrent dans le massif en direction du Nord : l'un, à l'Ouest, porte au fond de son cirque le village d'Ostel ; l'autre,à l'Est, se termine par la cuvette de Braye-en-Laonnois. Ces deux villages ont élé enlevés le 18. Non seulement les deux vallons ont été occu pés, mais du vallon de Braye ncs troupes se sont élevées sur le dessus du plateau....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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