Extrait du journal
Distinction nécessaire. Hier, a eu lieu le banquet de l'Association fraternelle des chemins do fer, section Paris-Etat. M. Gauthier, ministre dos travaux publics, qui présidait, a prononcé un dis cours de circonstance où il a rendu hommage à l'esprit de solidarité des membres de cette Associa tion. Ce sont là d'excellents sentiments, dignes de toute approbation. Il n'y aurait donc rien à relever dans les paroles de l'orateur, s'il n'avait cru devoir produire une affirmation empreinte, à notre avis, d'un optimisme quelque peu exagéré. M. Gauthier a, en effet, déclaré que la conception étatisto faisait tous les jours, dans le Parlement, d'importantes recrues. Assurément, le socialisme d'Etat et ses théo ries internationalistes eont en grand honneur à la Chambre, Toutefois, en ce qui regarde particulière ment la question dés chemins de fer, il né paraît pas que l'opinion des députés se soit accentuée dans le sens de l'exploitation par l'Etat. A mesure que se sont succédé les discussions sur les propositions do rachat, la Chambre, au contraire, mieux instruite des dangers d'une telle opération, n'a plus prêté aux conseils de M.Bourrât l'attention d'autrefois.Elle est, en réalité, très préoccupée do l'inconnu d'une telle entreprise, dont les conséquences financières appa raissent redoutables. Surtout au moment où l'on éla bore des lois de solidarité sociale en faveur des quelles on fait si généreusement et si imprudemment appel' à la caisse de l'Etat, Ton redoute d'aggraver la situation budgétaire, déjà fort compromise. Les symptômes de cet état d'esprit sont certains et très apparents. Le dernier débat qui a eu lieu sur le rachat de l'Ouest les a fait apparaître, et il n'est pas douteux qu'ils ne traduisent l'inquiétude latente de la Chambre à cet égard. Tous les députés, sauf deux ou trois, des départements desservis par le réseau de l'Ouest, se sont montrés hostiles au rachat. Du côté des employés du réseau de l'Etat, l'énthousiasmo. d'appartenir à un service public ne se montre pas beaucoup. Les réclamations que contient le journal professionnel de « la voie ferrée », à ce sujet, sont instructives. Si Ton compare la situation faite aux employés sur les réseaux privés à celle des employés du réseau d'Etat, celle des premiers semblé, à près-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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