Extrait du journal

Le pont d'léna On descend, vers la fin du jour, les pentes du Trocadéro, Le soleil qui s'a baisse allume les fenêtres de Javel et les vitres de la Grande Roue. Une infirmière voilée de noir promène sur le perron du palais la première sortie d'un blessé, en chaussons et bonnet de tricot, qui s'appuie a son bras et s'aide d'une canne. Dans les avenues, des groupes de réfugiés en cas quette de voyage parlent de Charleroi. Le tbassin est à sec ; au bas de la pelouse, une palissade enclôt lès tentes pointues d'un' camp ; un canon allonge sa fine volée en tre des sacs de terre ; un tas de feuilles mortes fume comme un feu de. ..Le pont, avec ses appentis de ferraille qui se rouillent depuis l'Exposition, a l'air d'une victime de la guerre. Les péniches immobiles, rangées contre les rives, arbo rent à leurs mâts les flammes belges et françaises ; leur lessive sèche au vent , et danse sur une amarre ; les bas quais sont déserts; un seul bateau-mouche remonte de Suresnes; la rivière élargie reflète dans ses eaux de soie mauve, les bandes d'or du couchqnt et les nuages violets....