Extrait du journal

On a reçu aujourd'hui, par voie extraordinaire, le discours prononcé par la Reine d'Espagne , le 15 de ce mois, à l'ouverture des Cortès. Cette cé rémonie se fait en Espagne avec une grande pompe. L'ouverture des Cortès aeu lieu, comme l'année dernière, dans la salle du Sénat, la nou velle salle du Congrès n'étant pas prête ; car, selon l'usage établi, l'ouverture des Cortès doit se passer alternativement dans la salle du Sénat et dans celle du Congrès. La Reine a été accueillie avec enthousiasme par le peuple sur son passage. A son arrivée au Sénat, toute la salle s'est levée et l'a saluée des cris de \fiiva la Reine ! Le président du conseil, après avoir baisé la main de S. M., lui a remis le discours qu'elle a lu avec assurance et d'une voix ferme et sonore. Le discours s'exprime avec une extrême réserve sur la question des négociations avec la cour de Rome. Son langage est plus explicite sur les ques tions intérieures. Les intentions que le ministère manifeste en faveur de l'agriculture, de l'industrie et de la marine, laissées si longtemps dans un complet abandon, le paragraphe relatif à la situa tion financière et à la perception régulière des im pôts , ont produit un excellent effet sur l'assemblée. M. Castro y Orosco, proposé par le ministère, a été élu président par 74 voix, contre 58 données à M. Paclieco, candidat de l'Opposition. Trois des quatre vice-présidens appartiennent au parti mi nistériel; le quatrième est M. Salamanca, candidat de l'Opposition. * Madrid, le 15 décembre. » A midi, les troupes de la garnison ont commencé à former la haie dans les rues où S. M. devait passer. La tenue des troupes était très brillante ; les balcons étaient richement pavoisés, et un temps magnifique prêtait un nouvel éclat à la solennité du jour. Les rues étaient encombrées de monde. A une heure un quart, le canon de la place a annoncé la sortie de S. M. du palais. Le cortège était dans l'ordre suivant : 1» Les voitures de S. A. l'infant D. François de Paule; 2® les voitures de S. M. la Reine-mère; 3° les per sonnes de la maison de la Reine et de S. A. ; 4® l'in fant D. François; 5® enfin S. M., son auguste mère et S. A. l'infante. Vers deux heures, S. M. est entrée dans le salon du Sénat, où l'attendaient Irs sénateurs et les députés. Les tribunes étaient au grand complet. Après les cérémonies d'usage, S. M. a lu le discours suivant :...