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Journal des débats politiques et littéraires, 21 juin 1831

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Journal des débats politiques et littéraires
21 juin 1831


Extrait du journal

Saint - Clou cl, 20 juin. Hier, M. le marquis de Séinouville, grand-référendaire de la Chambre des Pairs; M. le général comte Lobau, et M. le général baron Jacque ininot, ont eu l'honneur d'être reçus par la Reine. La garde nationale de Marly et de Vaucresson a relevé celle de Meudon. PAIVIS, 20 JUIN. Plus le moment des élections approche, moins nous sommes inquiets sur leur résultat. Trois partis s'y présenteront : le parti carliste, le parti de l'Opposition ou de la monarchie républicaine, et le parti de la monarchie constitutionnelle. Le premier n'a pas de chances sérieuses; à coup sûr, ce qu'il n'a pas pu faire avec le double vote, avec l'appui d'une administration sans scrupule sur le choix des moyens, il ne le fera pas laissé à ses propres forces. Tout au plus parviendrait-il, en quelques localités, à faire sortir de l'urne un petit nombre de noms parlementaires, et, comme nous l'avons déjà dit, ce ne serait pas là un mal. Outre que le talent est toujours de mise, il est bon qu'un parti, que ses propres folies pourraient exposer à de fâcheuses représailles , ait ses re présentais et ses défenseurs dans la Chambre, ne fût-ce que pour qu'il soit prouvé que c'est bien sérieusement que nous voulons la liberté pour tout le monde , pour nos ennemis comme pour nous même. La révolution de juillet est, Dieu merci ! trop pure pour craindre la présence de ses ennemis. S'ils lui disent des vérités, elle en profitera. S'ils la calomnient , elle s'en rapportera à la conscience publique. S'ils intriguent, s'ils poussent au désordre , raison de plus pour elle de s'observer et de se contenir. Quelque rôle que prennent deux ou trois carlistes dans la Chambre, ce n'est pas là ce qui chan gera la face des affaires. Le parti de l'Opposition ou de la monarchie républicaine s'est tout à fait trompé, nous le croyons , sur l'état réel des esprits en France. Il n'a pas vu que le véritable programme des vœux du pays se trouvait dans les discussions des dix dernières années , entre la tribune et la presse d'une part, et le pouvoir de l'autre. Est-ce un malheur? Ce programme est-il trop modeste? Je n'en crois rien. Mais, en tout cas, à qui la faute? A ceux apparemment qui l'ont dressé, soutenu , vanté pendant dix ans comme le terme des désirs de tout homme raisonnable , c'est-à-dire à nous tous , députés ou écrivains l'Opposition , apôtres constans de la mo narchie Or , comment a-t-on pu se flatter de persuader tout? à coup à un pays , ainsi disposé , que ce qu'il avait voulu, ardemment désiré , une fois obtenu, il devait le mépriser; que ce but de ses efforts, ce terme de tous ses vœux, cette terre de délices vers laquelle il n'avait cessé de soupirer, la monarchie constitutionnelle , ne valait pas la peine qu'il avait prise à la conqué rir, et que , sans le vouloir, sans le soupçonner même, il avait tra vaillé pour un autre état de choses, la monarchie républicaine ? Bien des gens ont été choqués de cette prétendue comédie de quinze ans , dont on voulait leur faire honneur. Ils ont été tout étonnés d'apprendre qu'ils conspiraient à leur insu contre la Charte même, et que la révolution avait été faite aussi bien contre la monarchie constitutionnelle que contre la monarchie absolue. La violence même des attaques de l'Opposition lui a fait tort. On ne prenait pas ce ton même avec le dernier ministère de Charles X. Pour justifier tant d'amertume, tant de colère, il aurait fallu que le gouvernement de Louis-Philippe eût dépassé M. de Polignac. Cela peut se dire et s'écrire. Mais le faire croire me semble un peu plus difficile. Comment persuader à un peuple qu'il ne voit pas ce qu'il voit , qu'il ne sent pas ce qu'il sent? Vous aurez beau me dire que la liberté de la presse est étouffée ; moi qui lis les...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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