Extrait du journal

, La loi les ajourne, à leur doctorat. Pour arriver au doctorat, ce sont trois nou velles années, un nouveau sacrifice im posé aux familles. N'est-il pas clair que c'est un privilège accordé à la fortune, quand, au contraire, l'intention était d'écarter de la loi militaire les inégalités venant de la fortune? C'était la principale raison qui avait été opposée aux quinze cents francs de l'ancien volontariat. Nous retrouvons ici ces quinze cents francs, augmentés de deux ou trois mille autres, sous forme de frais d'inscriptions, frais d'examens, frais de séjour dans une ville dè Faculté. \ Mais il y a encore autre chose. Il n'est point judicieux d'astreindre des jeunes gens à. des travaux faits uniquement en vûe d'une dispense et ne devant être pour eux d'aucun profit réel. Pour être avoué ou notaire, faut-il connaître le droit des gens et le droit international? Est-il né cessaire d'avoir épuisé l'histoire du droit constitutionnel? Quelqu'un s'est-il plaint que nos notaires ne soient pas capables de dresser un contrat, que nos avoués ne connaissent pas assez les recoins du Code, que. nos avocats soient à court d'arguments? Non : aucun reproche de «e genre n'a été formulé. Pourquoi dès lors cette prolongation? Le sentiment 'qu'on traîne sans profit des années de pure préparation a quelque chose d'éner vant et de déprimant pour, l'esprit. On se plaint déjà avec juste raison que notre jeunesse passe trop de temps sur les i>ancs de l'Ecole, qu'elle arrive trop tard â la vie active; qu'elle en est encore à la théorie quand la jeunesse d'autres pays est déjàlâncée dans toutesles directions de l'activité humaine.;, que faut-il penser îiès lors d'une disposition législative qui ajoute de gaîté de cœur trois années aux tlix ans de collège et aux trois ans de li cence? Cela les conduira jusqu'à vingt six ou vingt-sept ans. Et maintenant, songez-vous à la situation de ceux qui, fêtant arrivés à vingt-sept ans au seuil du doctorat, essuieront un échec et devront jalors compléter leur service militaire? ) En mettant bout à bout tout ce temps pris à la jeunesse, il est impossible de ne pas voir qu'on impose à la nation une perte de temps, une perte d'argent, une perte d'activité. Pour être d'un avis con traire, il faudrait considérer le droit comme une carrière nuisible, comme une profession malsaine, qu'il y aurait intérêt l'entraver ou à retarder. JJn dernier mot. Que fera-t-on de ces docteurs," chez qui l'ambition des titrer...