Extrait du journal

de? l'au-delà, ni le cri d'une âme qui veut se réincarner. Les généraux qui avaient été interrogés, fermes dans la discipline, répondirent que l'armée était la grande muette. Les au teurs dramatiques s'écrièrent que c'était toujours la vieille question du monologue qui revenait sur l'eau. M. Brieux, que les questions métaphysiques préoccupent si justement, répondit qu'un juron était un serment qui avait perdu la foi. M. Baty rappela qu'il avait traité la question dans Le Masque et l'Encensoir; qu'assurément un gros mot ne valait pas un bon silence; mais qu'avec des lumières en zigzag, qui éclataient dans le noir, il pouvait prendre une haute signification spirituelle. Ruminant leur succès, les deux journa listes étaient assis une fois de plus devant la petite pâtisserie qui regarde la mer. Corisande passa. Ils coururent à elle et, dans leur reconnaissance,. ils crurent de voir lui demander à elle aussi quel était son juron préféré. A vrai dire, ils le sa vaient déjà. Mais elle les regarda de haut. « Je n'ai jamais juré de ma vie », dit elle. Et elle passa. HENRY BIDOU....