Extrait du journal

Hier, à Rouen, aux obsèques de notre regretté collaborateur et ami Olivier Du chemin, le pasteur Yergarat a dit avec émotion ce qu'était île jeune et ardent journaliste que nous avons la douleur de perdre. "Tous ceux qui ont connu Olivier; Duchemin savent quels étaient sa passiéff du bien public, son dévouement, son zélé juvénile et généreux. Mais nulle part on? ne le sait mieux que 'dans cette maison des Débats où il était entré tout jeune et où ses aînés suivaient ses travaux avec autant de sympathie que d'espérance. Par l'éducation qu'il avait reçue, par sa culture, par ses traditions de famille au tant que par ses goûts personnels, Olivier Duchemin était très heureusement pré paré à une profession qui réclame à la fois l'étude des questions les plus diverses et le sens constant des intérêts nationaux. La politique était vraiment pour lui l'art de discerner ce qui est le meilleur, pour la cité. Les problèmes techniques, les gran des questions financières et économiques ne le passionnaient pas moins que la vie parlementaire et ses répercussions sur la vie du pays. La maturité du jugement s'accordait chez lui au zèle du cœur. Sa cordialité, sa droiture, sa faculté d'en thousiasme achevaient de lui conquérir l'amitié de tous. On estimait son carac tère, on appréciait ses mérites, on aimait | sa camaraderie, Ort savait qu'en toutes' cir constances on pouvait compter sur lui. Le journalisme perd en lui une force d'avenir. Nous, nous perdons un ami cher, dont le souvenir demeurera présent parmi nous. Depuis quelques mois, sa santé nous alarmait. Nous avions souhaité qu'il prît du repos, et, quand-il s'y est décidé, nous avons espéré que sa jeunesse triompherait du mal qui le menaçait. La destinée qui l'enlève à l'affection de sa famille et de ses amis nous éprouve cruellement. Nous prions les siens de trouver ici le témoi gnage ému de notre compassion qui s'af flige avec eux, et nous ne voulons pas laisser partir ce jeune et brillant ami sans redire notre chagrin et notre douloureux regret....