Extrait du journal
Syndical d'instituteurs. Parmi les questions qui doivent être discutées avant lo départ de la Chambre figure celle des Syndicats de fonctionnaires, et particulièrement des Syndicats d'instituteurs. Nous connaissons les revendications "des Syndica listes. Ils les ont brutalement formulées dans un manifeste signé par 133 d'entre eux qui sont tous présidents ou secrétaires d'Amicales, ou membres des conseils départementaux. Ce manifeste est donc un document d'importance, et nous avons souligné cette importance dès son apparition. M. Buisson,après deux mois de recueillement, nous donne'aujourd'hui son avis sur ce sujet dans le Manuel général : c'est donc une opinion réfléchie, définitive, ce qui ne veut pas dire d'ailleurs une opinion nette. M. Buis son, par tempérament et par tactique, a un faible pour les nuances indéfinissables. Il aborde toujours les questious de biais. Le biais est parfois ingé nieux, plus souvent subtil. On l'a encore vu à la Chambre avant-hier. Il a employé une heure à tirer au clair un incident du Congrès de la paix de Nîmes eu 1904 sans que personne ait pu comprendre exactement l'intérêt qui s'attache à cet incident. Son article du Manuel ne laisse pas une impression plus arrêtée. C'est une sorte de plaidoyer en faveur du Syndicat idéal, plaidoyer où sont ex posés tous les inconvénients du Syndicat réel. M. Buisson se donne beaucoup do peine pour atté nuer la rude franchise du Manifeste des 133 : il suppose obligeamment que, dans bien des cas, « l'expression a dépassé leur pensée », ou qu'ils se sont rendus coupables «de cou ision par prôoi pitation ». A on croire lour avocat d'office, ce sont des gens qui ne sont pas capables do dire ce qu'ils veulent/Nous avouons que c'est le dernier.reproche qu'ils nous paraissent mériter. Ils veulent former des Syndicats pour entrer dans les Bourses du Travail, s'y associer à l'œuvre révolutionnaire que poursuit la Confédération générale du travail, et administrer à leur gré « les services de l'enseigne ment progressivement socialisés ». Où M. Buisson voit-il de l'obscurité? Ce programme est on no peut plus clair. Si les syndicalistes préfèrent le Syndicat a l'Association, ils savent parfaitement pourquoi.. Ils ont des raisons qui ne sont nullement sentimen tales. M. Buisson est un peu naïf de lour montrer qu'ils so font des illusions sur les Syndicats ouvriers. Les instituteurs syndicalistes savent fort bien que les Syndicats ouvriers ne se composent pas de la généralité des ouvriers ni des meilleurs d'entre eux. Ils n'ignorent pas que «la Confédération du travail est entre les mains des anarchistes, des partisans de l'action directe, des violents enfin ou , des déments ». Ils- n'ignorent pas que les Bourses de . Travail prêchent l'antipatriotisme, l'appel à la désertion, la révolte contre toutes les lois, l'appel à la guerre civile. Mais les mêmes théories leur ont été prêcliées à eux-mêmes par M. Hervé depuis plu sieurs années, et ils les retrouvent sans surprise et sans répugnance dans la bouche des ouvriers. M. Buisson voit dans le Manifeste des « gaucheries d'expression ». Ce qu'il appelle ainsi, ce sont des , formules qui l'embarrassent. Au fond, il se rend...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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