Extrait du journal
rités, ce serait nous soumettre à des lois que nous ne voulons ni connaître ni recon naître. Dans ce honteux jeu de roulette, nous ne voudrions pas même gagner ; nous no voulons pas plus de la majorité que de la minorité. Le comité central, ou le comité fédéral, le nom ne fait rien à cette chose, s'imagine qu'il est un gouvernement parce qu'il a mis sur les murs des affiches blanches à la place des affiches rouges. Il croit que l'af fiche blanche est (le signe de la souverai neté, comme le droit de battre monnaie. Par malheur, il est plus facile de faire des affiches de toutes couleurs que de faire de la monnaie, et nous ne pouvons pas payer 5 milliards, ni mê me 500 millions avec du papier de cette espèce. Les membres du comité peuvent se glorifier autant qu'ils voudront de leur titre de sublimes incon nus ; mais cet anonymat qui fait ici leur seule force fait aussi leur faiblesse ail leurs. Bien qu'ils aient, avec le plus édi fiant empressement, déclaré qu'ils étaient décidés à faire respecter les préliminaires du traité de paix, nous nous demandons cependant avec une certaine inquiétude quel effet pourraient faire leurs signatures au bas des billets destinés à payer notre rançon. En ce cas, il ne suffit pas d'être des inconnus, et c'est un genre de garantie qui n'est pas universellement admis. Ah! si ce n'était pas si lugubre, quelle comédie ce serait ! Et une comédie uni verselle dans laquelle l'Assemblée élue par les suffrages de la nation joue son rôle aussi bien que le comité élu par lui - même; L'histoire de la tour de Babel est dépassée, et jamais plus mon strueuse confusion n'exista dans les langues ou dans les idée». Paris et les dé partemens se querellent et se battent, et, après s'être bien querellés et bien battus, arrivent à découvrir qu'ils sont d'accord. Ainsi l'Assemblée, par un esprit de jalousie puérile, et par une terreur que nous nous permettrons de trouver insensée, ouvre une eroisade contre Paris et s'imagine qu'en siégeant en province elle va décen traliser la France. Et, d'autre part, voici le comité révolutionnaire qui croit avoir ar raché Paris à l'esclavage de la province, et qui s'écrie triomphalement ce matin, dans son organe officiel : « Paris est devenu ville libre. Sa puissante centralisation n'existe plus ! » C'est aussi absurde d'un cote que de l'autre. Un corps sans tete et une tête sans corps sont également contre la nature, et la France ne peut pas plus se séparer de Paris que Paris de la France. Le comité révolutionnaire comprend lui même qu'il ne peut pas être un gouverne ment, et il a considérablement réduit son horizon. Il ne peut pas administrer les fi nances, car les impôts ne rentreraient pas ; il ne peut pas nommer des préfets, car ils ne seraient pas reçus ; il ne peut pas nom mer des généraux, car ils ne seraient pas obéi 3 ; il ne peut pas traiter avec des puis sances étrangères, car elles lui riraient au nez. Il borne donc ses prétentions à une révolution communale. Son programme, c'est : l'élection de la mairie de Pari» ; l'é lection des maires, adjoint» et conseillers municipaux ; l'élection de tous les chefs de la garde nationale, depuis le premier jus qu'au dernier. -...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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