Extrait du journal

PARIS, 22 MARS. Les chefs de l'insurrection triomphante du 18 mars avaient timidement désavoué le meurtre des généraux Lecomte et Clé ment Thomas. Leurs séides ont tenu à prouver aujourd'hui que, malgré ses demi protestations le, parti, qui, pour notre mal heur et notre honte, s'est emparé il y a quatre jours de l'Hôtel-de-Ville, n'a qu'un nom, le parti de l'assassinat. Des miséra bles qui occupent la place Vendôme ont tourné cette après-midi contre une foule in offensive les fusils dont ils n'ont jamais osé se servir contré les Prussiens. Ces lâ ches, qui prenaient la fuite au seul aspect de l'ennemi, ont fusillé à bout portant des compatriotes sans armes qui se permettaient de manifester par des acclamations leur dé vouement à l'ordre, leur respect pour les élus du suffrage universel. S'ils ont cru as surer leur victoire par cette imitation du crime qui avait établi le second empire, ils se sont trompés. Leurs attentats n'ont pas produit, comme ils y comptaient, la stupeur, mais l'indignation. Que tous les gardes nationaux, que tous les citoyens de Paris comprennent bien qu'au jourd'hui ils ne peuvent ni ne doivent faiblir ou hésiter, que devant le triomphe persistant de l'insurrection ils sacrifient leurs familles, leurs biens, leur honneur et leur pays. Il faut donc que tout citoyen honnête et patriote se sente convaincu qu'il ne peut plus compter que sur lui même et que son devoir l'oblige à se dé fendre énergiquement. Nous ne saurions douter du triomphe du droit et de la léga lité si nous restons unis et résolus autour du drapeau de l'Assemblée Nationale qui est le drapeau de la nation souverai ne. Le secrétaire de la rédaction : p. DAVIB....