Extrait du journal

ensemble, savoir, la mise en œuvre chez nous des matières industrielles importées, et la vente à l'étran ger de nos fabrications, se sont accrues dans les pro portions suivantes : la première est passée, grâce au développement de nos industries, de 315 millions à GO3; la seconde, de 373 à 457. Ainsi, dans nos achats à l'étranger, les matières premières figurent actuellement pour plus du tiers; dans nos ventes, les produits fabri qués entrent pour près des trois-quarts, tandis que, fait remarquable, nous n'achetons à l'étranger que pour 58 millions de ces mêmes produits fabriques, soit un quinzième environ de toute notre importation spéciale. C'est ainsi que l'Angleterre place chez nous pour 18 millions d'articles manufacturés, contre 49 qu'elle reçoit des nôtres; la Belgique, 17 contre 26 ; le Zollverein, 6 contre 36 ;la Suisse, 8 contre 28 ; le Midi européen, 6 ou 7 contre 100, et tous lésa utres pays réunis 2 ou 3 contre 218. Tels sont les faits : nous n'y changeons rien. Où donc en vérité est cette déchéance de nos exporta tions dont on a parlé ? On a prétendu, dans un ré cent travail, qu'elles étaient de 2 millions seulement au-dessus de celles de 1792. Mais c'est une dérision ! L'auteur, en établissant cette équation, n'a omis qu'une chose, c'est d'élever la valeur officielle actuellement ; attribuée aux marchandises, à celle qu'elles avaient en 1792. Dieu sait ce que coûtait, il y a cinquante ans, une aune de ces indiennes que Mulhouse vend aujourd'hui 75 e. ! Il eût certainement, au lieu de 2 modestes millions, trouvé un imposant surplus de 5 à 600 millions, qui sait ? d'un milliard peut-être ! Entre 1792 et 1842, ce sont les quantités qu'il eût fallu comparer : nous ven dions alors à l'étranger quelques milliers d'aunes de draps ; c'est par millions de mètres que nous en expor tons aujourd'hui ; et ainsi des autres articles. Le défaut d'espace ne nous permet pas de rendre compte aujourd'hui du mouvement de la navigation en 1842 ; nous traiterons prochainement de ce sujet, qui mérite bien du reste un chapitre spécial. Bornons-nous à dire qui! le mouvement gênerai dés transports, loin d'a voir décru, comme les valeurs, comparativement à 1841, s'est augmenté. Le profit, il est vrai, a été, dans les mers d'Europe, du côté de la u«*%ation ngère ; mais, daas les mers hors d'Europe, et abstraction faite de notre intercourse colonial, qui est resté stationnais, le transport sous pavillon français s'est élevé de 288,000 à 524 tonneaux....