Extrait du journal

» Nous ne doutons pas que la terrible catastrophe aui a brisé les espérances de la nation au moment où elles étaient si complètes, la crainte terrible de quelque chan gement éloigné et incertain , la dignité de la famille royale dans son immense douleur, et la condition dépendante de .'enfant héritier du trône, n'aient éveillé, dans les cœurs du peuple français , plus de cet ancien dévouement (dans 1 acception toute anglaise de ce mot) qu'ils ne croyaient en avoir ; non pas ce dévouement immodéré, qui vit de l'en thousiasme des victoires et de la satisfaction des passions populaires, mais de cette respectueuse affection qui attache plus étroitement au trône alors qu'il est plus ébranlé. La révolution française elle-même ne saurait avoir transformé complètement le caractère du peuple, qui était autrefois le de l'Europe. Le feu duc d'Orléans avait 1 habitude de dire quil s'efforcerait d'amener le peuDle français à lui pardonner d'être né prince. Il y avait si heu reusement travaillé que la nation l'a pleuré comme s'il fût ne dauphin ; mais peut-être n'a-t-il fallu rien moins que sa mort soudaine et touchante pour révéler toute la force du sentiment qui, depuis douze ans, s'est accru en France en dépit des intrigues de parti et des conspirations de la populace, armées de tous les traits de la malveillance et de...