Extrait du journal
fait et de s'en glorifier ; c'est qu'aujourd'hui, après la révolution de juillet, comme avant, ils déclarent qu'ils savaient bien ce que coûte une révolution, et qu'ils n'en auraient pas hasardé une sans l'impérieuse nécessité où la France s'est vue réduite ! C'est qu'attachés, comme ils l'étaient, comme vous prétendez l'être, à la monarchie héréditaire, ils ne se seraient pas avisés de gaîté de cœur de porter atteinte au principe. Il a fallu, pour les y con traindre, une de ces absolues nécessités qui mettent les peuples en état de légitime défense contre leurs gouvememens. J'admire ces gens qui se disent si attachés à la monarchie héréditaire, et qui se glorifient d'avoir toujours été disposés à en faire bon marché. Les constitutionnels sont plus francs et plus conséquens que cela. Placés devant la monarchie héréditaire de juillet, loin de rougir des espérances qu'ils avaient conçues'sous la Restauration, des ef forts qu'ils ont faits pour réconcilier la dynastie qui régnait alors avec la liberté, ils s'en font un titre à la confiance du pays, de ce pays qui, maître de son sort en juillet, n'a pas souffert qu'on lui imposât la république; mais a rétabli, dans une dynastie nouvelle, la monarchie héréditaire. Obligés de lutter contre les factions, loin de cacher, comme un crime, leur glorieux travail de quinze ans, pour éviter à la France la nécessité terrible d'une révolution vio lente et d'un bouleversement politique, ils l'avouent tout haut; ils ne desiraient pas une révolution, ils ne conspiraient pas, ils ont attendu patiemment la Restauration jusqu'à la violation de la Charte, espérant toujours qu'un rayon de bon sens éclairerait enfin la Restauration sur le bord de l'abîme! Défenseurs de la monarchie constitutionnelle de juillet, ils ne veulent rien de la république , ils repoussent toute solidarité avec elle ; ils lui laissent très volontiers ses Constitutions et ses héros. Si c'est là du doctrinarisme, honneur aux doctrinaires! C'est le parti du bon sens. Plus que personne ils sont attachés à la révo lution de juillet qui a consacré toutes leurs espérances, et plus que personne ils sont capables de défendre la monarchie constitution nelle héréditaire qu'elle a fondée. Rien pour eux à regretter, rien à demander dé plus! Au fond, c'est là leur crime. Ils représentent là révolution de juillet dans sa modération et dans son attachement à la monarchie constitutionnelle ; ils ne demandent pas grâce et pitié pour la monarchie', mais honneur et force. La révolution de juillet s'est arrêtée là. On voudrait la faire avancer d'un pas, chas ser les hommes ouvertement monarchiques, pour chasser ensuite les royalistes honteux. Voilà le mot....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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