Extrait du journal
La crise américaine, qui depuis 1837 se perpétue, et dont le principal symptôme jusqu'à ce jour avait été la fâcheuse situation des banques, a pris depuis peu une nouveau caractère. On se propose de remédier à la pé nurie du Trésor fédéral, et de transformer heureuse ment la condition économique du pays au moyen d'un, tarif de douanes beaucoup plus élevé que par le passé. A l'égard de: la Frauce le nouveau tarif serait d'une ri gueur extrême. Nos soieries qui étaient affranchies de toute taxe , seraient frappées de droits de 30 à 40 pour 100 , suivant les divers systèmes proposés, et plus con sidérables encore à l'égard de quelques objets de con : sommation courante, tels que les étoffes communes de laine et de coton.. Pour l'industrie lyonnaise ce serait une grande perte, car les soieries exportées de France en Amérique représentent une somme énorme. Les Etats-Unis nous prenaient de nos soieries autant que tout le reste de l'univers ensemble. Dans l'un des projets de loi en discussion, une aggravation supplémentaire des droits de 10 pour 100 de la valeur des marchan dises nous atteindrait, sous prétexte de l'impôt établi en France sur les tabacs, impôt qui n'empêche pas la France de se pourvoir principalement de tabac des Etats-Unis, et qui est une taxe intérieure de consom mation , et non un droit de douanes. Ou sait que cette année, dès te ler1er juillet, d'après la 101 de 1833, tous les articles du tarif américain devaient être abaissés de telle sorte qu'aucun d'eux ne dépassât 20 pour 100. C'est d'abord par un motif exclusivement fiscal (ju'il s'est agi de le rehausser. Dans un rapport du mois de mai dernier, le ministre des finances, M. For ward , pour les trois années 1842, 1843, 1844, évaluait les dépenses en moyenne à 164 millions de francs; mai» ne comptant, en dehors du produit des douanes, que sur une recette de 12 millions et demi, abstraction faite des emprunts autorisés jusqu'à concurrence de 86 mil lions, il recommandait qu'on fit rendre aux douanes 140 à 150 millions. Rien n'eût élé plus ifacile en repre-r nant à peu prés le tarif tel qu'il était vers 1835 et 1836. A cette époque, avec une population moindre de 3 à4millions, tes douanes avaient rendu 100 et 140 mil lions de francs, et on eût pu les rendre plus produc tives qu'alors en frappant d'un droit de 10 pour 100 les soieries d'Europe, et en imposant légèrement le thé et le café, qui jouissent actuellement d'une immunité absolue qu'on veut leur conserver....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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