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Journal des débats politiques et littéraires, 24 juillet 1842

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Journal des débats politiques et littéraires
24 juillet 1842


Extrait du journal

l'avons fait avec la modération que nous nous étions imposée et dont nous ne nous départirons point. Nous avons répondu à l'Opposition que, de son propre aveu, elle n'était encore que la minorité. De mander le sacrifice d'un seul ministre, c'est dispeser du pouvoir sans l'assentiment du ministère, c'est disposer de la majorité sans l'avoir consultée. Dans des circons tances ordinaires, ce serait une prétention peu raison nable; dans les circonstances actuelles. ce serait une prétention insensée. Chercher à diviser le parti conser vateur en lui persuadant que le meilleur moyen de rester aux affaires, c'est, de sacrifier son chef, peut être une tactique habile; mais nous ne la croyons pas pourtant dangereuse. Les conservateurs sont assez éclairés pour n'avoir pas besoin de consulter l'Opposi tion sur leurs véritables intérêts; ils savent trop bien qu'un changement dans le ministère ne peut s'opérer aujourd'hui qu'au profit de la gauche; qu'un change ment dans la politique du pouvoir est un premier pas vers la politique de la gauche, et ils abdiqueraient so lennellement le jour où ils commettraient la faute énorme de renier leur chef et leur drapeau. Voilà ce que nous avons répondu au nom du parti conservateur. En ce qui touche l'humiliante transac tion que l'on proposait au ministère, le ministère a ré pondu lui-même par l'organe du Moniteur. Maintenant nous continuerons à être justes envers les journaux de la gauche. Le National a vu la main de l'étranger dans cette polémique ; ce qui ferait supposer, encore une fois , que l'étranger a d'abord inspiré à l'Opposition la résolution de ne pas attaquer le minis tère; et qu'il s'est borné ensuite à demander le sacrifice de M. Guizot. Les journaux de la gauche sont revenus à des idées plus raisonnables ; et il faut les en féliciter, malgré qu'ils en aient. Ils offrent aujourd'hui à la loi sur la régence un con cours sans condition. Ç'a été leur premier mouvement : nous ne doutons pas que ce ne soit aussi leur dernière résolution; mais ils n'entendent pas que la Chambre se sépare sans que les partis aient essayé leurs forces. Après le vote sur la régence, ils déclarent que la gau che posera la question ministérielle. L'Opposition fera ce qu'elle jugera convenable à cet égard. Libre à elle d'interpeller le ministère, de reprendre .un à un ses actes, de discuter tous les principes de sa politique, de poser vingt fois la question de cabinet. Elle réussira ou elle ne réussira pas; mais elle aura usé de son droit Nous ne dirions pas toute notre pensée si nous n'ajou tions que l'Opposition trouvera le parti conservateur ferme et uni, prêt à relever tous les défis et à accepter la lutte sur quelque terrain qu'on veuille engager le combat....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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Données de classification
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