Extrait du journal
l'union la plus intime et la plus indissoluble. On veut une épreuve solennelle, définitive; nous la souhaitons tout les premiers. On a provoqué l'union des partis, leur ralliement sous un seul drapeau; eh bienl qu'on main tienne cette union, qu'on élève ce drapeau d'une main ferme, que l'on se présente à la tribune appuyé d'une part sur la pétition électorale, de l'antre sur la bro chure de M. Duvergier de Hauranne, mais surtout point de sauve qui peut la veille du combat. Ne nous accnse-t-on pas déjà de vouloir troubler la bonne harmonie des partis, et, pour parler comme l'Opposition, de semer la zizanie et la discorde entre gens également honorables, décidés à vivre en bonne intelligence et à se prêter un franc et loyal appui? C'est une calomnie bien gratuite. Ici les faits parlent d'eux mêmes. Nous sommes témoins d'un spectacle édifiant. Au mo ment de signer le traité de coalition, quelques uns des alliés ont éprouvé d'étranges scrupules, des scrupules d'ailleurs purement politiques : ils se sont demandé si les doctrinaires étaient dignes d'entrer dan 3 le sanc tuaire de l'Opposition, si leur repentir était sincère , si leurs vues étaient désintéressées. Savez-vous ce qu'on a répondu, ce que répondent aujourd'hui les graves journaux du tiers-parti? Le voici : Vous demandez si les doctrinaires ont changé de principes, si leur opposition est désintéressée ? Eh qu'importe 1 au nom du ciel? Ne dirait-on pas qu'il s'agit de faire assaut de désintéressement? Au fond nous estimons très peu les doctrinaires , et nous sommes convaincus, qu'ils nous accordent une médiocre estime ; il est clair que les doctrinaires tra vaillent pour leur compte, qu'ils veulent fonder le gou vernement représentatif à leur profit ; mais , encore une fois, cette objection est puérile ; tous tant que nous sommes ici nous sommes unis par des principes géné raux en vue d'intérêts particuliers. Nous n'avons pas moins d'envie que les doctrinaires de fonderie véritable gouvernement représentatif. Il n'est qu'un seul point à considérer ; les doctrinaires marchent-ils avec l'Opposi tion ? Oui ; l'Opposition doit donc marcher avec les doc trinaires. La coalition n'est point un de ces faits auxquels une moralité quelconque puisse être rattachée, c'est une œuvre politique. N'oublions pas que ces nouveaux alliés avaient à choisir entre la cour et l'Opposition, qu'ils pouvaient flatter l'une ou l'autre, qu'ils se sont décidés pour l'Opposition ; acceptons leur appui, il faut encou rager les bonnes œuvres. On va plus loin ;et afin de cimenter l'union, on pré tend faire aux doctrinaires une part raisonnable dans les bénéfices. Les bons comptes font les bons amis. La coa lition est assez grande, assez magnanime, elle dispose d'une assez belle majorité pour récompenser tous les services. Ou procédera ainsi à'un traité de partage. Maintenant, si nous considérons en eux-mêmes les élé mens dont se compose l'Association, nous trouvons que les hommes politiques qui veulent renverser le ministère et planter aux Tuileries le drapeau de la réforme sont d'ac cord sur un seul point, à savoir que le Roi doit régner et ne doit point gouverner. Oui, nçus l'avouons hautement, tous les partis sont unanimes. Les doctrinaires, le centre gauche, la gauche, l'extrême gauche, les légiti mistes et les républicains entendent que le Roi règne et ne gouverne pas ; c'est là ce qu'on appelle le gros d'un système. Quant aux détails, c'est-à-dire aux questions de paix ou de guerre, d'intervention ou de non-interven tion, d'alliance de principes ou d'alliance d'intérêts, de réforme électorale, parlementaire, d'administration, d'industrie, de commerce, l'opinion des coalisés ren ferme, comme on dit, certaines nuances. Par exemple, les uns veulent la paix, les autres la guerre ; les uns veulent l'intervention en Espagne, en Belgique, en Italie, en Pologne, en Orient, les autres veulent la non-intervention ; les uns veulent l'alliance anglaise, les autres veulent l'alliance russe ; les uns veulent abolir les lois de septembre, les autres veulent maintenir les lois de septembre ; les uns ne veulent aucune espèce de ré forme électorale, les autres veulent dix mille électeurs de plus, les autres cinq cent mille, les autres cinq mil lions, les autres trente-trois millions ; les uns veulent la liberté illimitée du commerce et de l'industrie, les au tres veulent des lois restrictives du commerce et de...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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