Extrait du journal

Barrot, pour dire la vérité, qui a cherché à réveiller de vieilles prétentions personnelles, de vieilles et fa tales animosités! Nous comprenons, du reste, cette tac tique : toute la force, toute l'influence actuelle de la gauche est dans la division des centres ; c'est aussi sur cette division que reposent toutes les espérances de la gauche , tous ses projets pour l'avenir. Ces projets, quels sont-ils? La gauche l'avoue assez hautement, c'est , larrefonte de notre législation politique , la réforme électorale, l'abrogation des lois de septembre et de toutes les lois que les centres ont faites pour le rétablis sement et le maintien de l'ordre quand les centres étaient unis et composaient la majorité constitutionnelle: Que le centre gauche voie et se décide. Quelque parti qu'il prenne , M. Guizot n'en aura pas moins eu raison de dire que s'il y a une alliance naturelle et sûre, c'est celle que nous offrons au centre gauche. Elle est sans arrière pensée ; elle repose sur des principes communs et sur la solidarité qui résulte d'une longue suite d'actes poli tiques. Si le centre gauche veut maintenir, sa place est avec nous ; s'il veut détruire, qu'il aille avec les hom mes qui pendant huit ans ont également combattu ces deux centres et M, Thiers, avec autant d'âpreté au moins que M. Guizot ! . ; Mais surtout qu'on en finisse ! Ce qui presse mainte nant, ce qui ne peut plus se remettre, c'est la formation ;du cabinet. On attendait la vérification des pouvoirs; cette vérification est faite. On attendait la nomination du président de la Chambre et la constitution du bureau; celte opération est consommée. (ta a enfin attendu des: explications publiques sur la crise; ces explcations ont eu lieu. On attendrait l'Adresse dont M. Mauguin nous a menacés à la fin de la séance d'aujourd'hui, que cette A'dresse même ne terminerait rien, disons mieux, ne fe rait qu'aigrir les dissentimens et qu'aggraver la position. La Chambre elle-même a besoin d'être gouvernée. Si l'on était.divisé par des principes, une discussion, une Adresse terminerait peut-être quelque chose ; une Adresse pas plus qu'une discussion ne termine rien quand on n'est divisé que par des intérêts, des préjugés, des caprices. Nous le déclarons : après avoir été audi teurs attentifs de cette discussion, nous cherchons ce qui sépare radicalement les centres ; nous ne le trouvons pas. Quoi donc ! les petites passions ne céderont-elles pas enfin au vœu, au cri de la France qui demande un gouvernement? Que le centre gauche prenne, s'il veut, le pouvoir pour lui tout seul ; mais qu'il le prenne en fin 1 Chacun verra ensuite ce qu'il devra faire ; l'impor tant aujourd'hui c'est d'avoir un ministère quel qu'il soit. 1 Nous ne dirons rien de la petite discussion qui a ter miné la séance, discussion relative à l'enlèvement d'un pilote mexicain sur le paquebot l'Express. La Chambre l'a étouffée avec raison. Parce qu'il a plu aux torys an glais de donner une importance ridicule à cet incident, ce n'est pas une raison pour que noua le prenions, nous, au sérieux. Le gouvernement français a loyalement été au devant de toutes les explications que pouvait désirer le cabinet anglais; cette affaire-là au moins est une af faire finie. M. Mauguin aurait bien fait de laisser aux journaux de l'Opposition le petit plaisir de prendre parti pour les torys, quand ils attaquent notre gouvernement. Mais M. Manguin, parce qu'il parle avec esprit, aime un peu trop à parler de tout....