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Journal des débats politiques et littéraires, 24 juillet 1877

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Journal des débats politiques et littéraires
24 juillet 1877


Extrait du journal

Les journaux de la coalition du 16 mai ont recommencé depuis quelques jours une nouvelle campagne contre M. Thierst C'est la presse bonapartiste qui a ouvert le feu ; mais les plus ardens à la bataille sont les journaux uniquement ministé riels : le Figaro d'abord, le Français-en second lieu. Ce dernier a même entre pris la publication d'une série d'articles sur le'caractèrer les opinions, la vie pas sée, présente et future de M. Thiers. Il s'agit de démontrer que le libérateur du territoire a toujours fait- du mal à son pays, et qu'il lui en ferait ercore si le mouvement des élections le reportait au pouvoir. Il y a deux mois, la polémique des journaux réactionnaires roulait sur la santé de M. Thiers. On ne niait ni ses ta lens ni ses services ; mais à quoi bon tout cela? répétait-on d'une voix attristée, puisqu'il est à demi mort et bon à ense velir avec le moins de bruit possible. Maintenant que les yeux sont ouverts et qu'il n'est plus possible de tromper le pu blic sur la vigueur d'une vieillesse qui semble destinée à déjouer tous les calculs, le thème a changé. M. Thiers se porte fort bien; sans doute ; il est> plein de vie et d!activité ; mais à quoi cela peut-il nous servir? Est-ce que M. Thiers est propre aux fonctions qu'on pourrait vou loir lui imposer? Est-ce qulil est capable de les remplir à la satisfaction générale? Est-ce qu'il existe un seul parti qui soit résolu à l'accepter sans arrière-pensée pour son chef? Le débat, qui paraît devoir se prolonger jusqu'aux élections, laisse, à coup sûr, M. Thiers fort indifférent. On ne lui, a pas rendu les fonctions publi ques agréables, à beaucoup près, et ceux- qu'il, a sauvés en 1870-1871 l'ont, pour toute récompense, , abreuvé d'amer tumes et de calomnies. Mais M. Thiers ne s'appartient pas, il nous appartient, il appartient au pays, et nous ne pou vons pas- permettre que des écrivains chez lesquels les haines de parti ont étouffé tout sentiment de respect et .de patriotisme rabaissent un homme auquel la France a dû de se relever d'une dès plus terribles chutes de son histoire, et qui est resté sa'meilleure ressource dans une crise dont personne ne saurait prévoir l'issue. M. Thiers n'est donc plus le vieillàrd impotent qu'on nous dépeignait avec com passion, le lendemain du 16; mai ; mais la confiance-du pays s'égarerait singulière ment. Si elle se reportait encore une. fois sur lui. Il y a surtout une ;chose extraordi naire, une chose qui confond* le Français, lequel n'a pas pourtant la stupéfaction facile, c'est que les républicains se soient entichés de l'idée: que.M. Thiers pourrait reprendre un jour le pouvoir. Ces pauvres républicains ! on les plaint de l'étrange bévue qu'ils sont prêts à commettre : le Français, dans sa charité, en est rempli d'émotion. Comment un parti amoureux de son indépendance personnelle se re placerait-il de sa propre volonté dans les mains d'un personnage dur, autoritaire, doué d'une volonté inflexible, d'un per sonnage qui l'a mis aux fers pendant près de trois ans, et qui est prêt à recom-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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