Extrait du journal
Le journal le Français nous accusait récemment de ne fournir aucune bonne raison à l'appui dé notre demande d'une prompte convocation des électeurs. Les raisons de droit que nous avons alléguées sont, paraît-il, tout à fait fictives ; quant aux raisons politiques, le Français déclare que nous n'en donnons pas. Négligeons pour aujourd'hui les raisons de droit, nos contradicteurs ne goûtent point ces sortes d'argumens, les Mémoires de nos juris consultes fatiguent leur goût délicat, on leur en donne trop, on les en accable ; ils se récusent, tout cela est trop hérissé pour eux, trop pédantesque; ils préfèrent cau ser politique. Soit! nous les suivrons par tout où il leur plaira de nous mener, tou jours prêts à les entendre et à leur ré pondre. Le Français commence par nous de mander si le suffrage universel aura mieux sa liberté « avant qu'après ces tra vaux de la mqjsson et de la vendange qui retiennent ,si aisément loin des urnes nos populations rurales, plus d'une moitié, dit il, des électeurs'."»-L'argument est des plus médiocres ; le vote a lieu aujourd'hui à la commune. Le dérangement est donc fort peu de chose et ne peut plus être allégué d'une manière sérieuse. De plus, le vote a lieu le dimanche, et le dimanche seule ment. Ce jour-là, le travail est interdit, m'est-il point vrai? consultez le journal VUnivers; les bons citoyens auraient donc tout loisir de voter pour la bonne cause, sans qu'il en coûtât rien à la moisson ni aux vendanges. On voit le peu de consistance de cet argument du journal le Français. Mais ce n'est point tout. N'est-il point permis de dire que ce qui cause du préjudice aux tra vaux des champs, comme à ceux de la ville, c'est beaucoup moins l'acte même du vote que les préoccupations et les luttes qui le précèdent. Or, à moins de reculer indéfiniment les élections, n'est-il pas évident que les préoccupations élec torales viendront de toute manière agiter et troubler les plus humbles villages aussi bien que les grandes cités? Nous ne nous en plaignons point pour notre part, nous ne redoutons point l'effet de ces émotions salutaires; nous en aurions voulu seulement abréger la durée, parce qu'il ne faut abu ser de rien, pas même de ces fièvres géné reuses qui raniment parfois un pays, et c'est pourquoi nous demandions. avec énergie qu'on ne prolongeât pas plus longtemps notre incertitude. En ce mo ment? en effet, la période électorale est en quelque sorte ouverte en fait, bien que ne l'étant point encore officiellement ; le pays en ressent tous les inconvéniens sans en éprouver encore les bienfaits ; la guerre n'est point déclarée, et cependant l'on se, bat déjà ; des deux côtés on s'é puise en pure perte dans ces escarmou ches, dans ces simulacres de bataille. Nous le demandons, cela est-il bon, pro-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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