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Journal des débats politiques et littéraires, 24 mai 1832

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Journal des débats politiques et littéraires
24 mai 1832


Extrait du journal

Bruxelles, 21 mai. SÉNAT. M. le comte Quarré , après un court exposé au nom de la commission chargée de la rédaction de. l'Adresse au Roi, donne lecture du projet suivant : h Sire < » Le Sénat uni à la Chambre des Représeulans dans le même amour pottr la patrie, vient manifester à 'V. M. les sentimens dont il est péné tré dans la situation présente de nos relations extérieures. Jamais en Bel gique, ces trois branches du pouvoir natihiiai ne seront divisées: toujours elles soutiendront ensemble l'indépendance et l'honneur du royaume. » Autorisé par la représentation nationale, le gouvernementdeV. M. a Souscrit au traité du 15 novembre 1831 ; à ce traité qui nous impose de si douloureux sacrifices. La paix de l'Europe était entre les mains de la Belgique „ «nais la Belgique respecte le repos des peuples autant qu'elle est jalouse de sa liberté et de son indépendance. e D'après l'assurance formelle des cinq puissances, le traité du 15 no vembre est irrévocable et final ; ni la lettre, ni l'esprit, ne peuvent subir aucune altération ; la Conférence a même déclaré solennellement, le 12 novembre 1831, en rejetant les modifications proposées dans les notes du plénipotentiaire belge, qu'il n'était plus au pouvoir des cinq puissances de cousentir une seule modification ; enfin, elle a pris l'engagement d'a mener l'acceptation des 24 articles par la partie adverse qui le rejetterait. Les réserves que quelques puissances semblent vouloir porter aux ratifi cations du traiîé de Londres ne doivent donc être considérées qua comme de simples vœux qui n'empêcheront point ce traité de s'accomplir sans relard. L'honneur même des souverains signataires de ce pacte solennel y est intéressé. , , « Ces vœux, Sire, ne doivent porter aucune atteinte à ce traité de venu notre droit. Sans doute, des négociations pourraient avoir lieu entre la Belgique et la Hollande après l'évacuation de notre territoire, mais elles ne se termineraient que de gré à gré par le consentement des deux gouvernerneus , et lui laisserait le traité en sou entier si la Belgique «t la Hollande ne parvenaient pas à s'entendre. Toutefois, si cette con fiance était trompée , si des arraugemens équitables étaient repoussés par la Hollande, si une juste réparation de l'attentat commis envers un de nos collègues n'était point obtenue, alors, Sire, la Belgique, loin de confondre la modération avec la faiblesse et l'inertie, saurait redoubler ses efforts, les unir àla fermeté, àla valeur d'ua prince magnanime, et prouver à l'Europe qu'aucun sacrifice ne lui coûterait pour assurer son avenir. Puisque Y. M. s'est associée à nos destinées, elle a su appré cier , au milieu des circonstances les plus difficiles, un peuple sage, pa cifique , ami do l'ordre, soumis aux lois et religieusement fidèle à ses engagemens ; elle le verrait au besoin braver tous les dangers pour ré clamer avec énergie l'exécution de la foi promise et soutenir, par la force des armes, ce trône que vous avez accepté , Sire, dans l'intérêt de la paix européenne) ce trône qui , devant l'abri tutélaire de la Belgique pendant la tempête, a sauvé la question sociale et çonsolidé notre exis tence politique. » La discussion est ouverte sur l'ensemble après une seconde lecture. M. E. Robiano propose d'intercaler une phrase sur l'exécution du traité relatif aux forteresses , déclarant que pas une pierrè ne sera dé tachée dos fortifications désignées avant 1 évacuation de la citadelle d'Anvers et l'exécution par la Hollande de tous les autres articles du traité du 15 novembre. Cette proposition n'étant appuyée que par dix membres est écartée. Le texte de l'Adresse est adopté par 30 membres contre 2. Une dépu tation de six sénateurs désignés par le sort, et du président du Sénat , est chargé.? de porter l'Adresse à S. M. Aujourd'hui, la Chambre des Représentans a continué la discussion sur les mines. L'abbé de Haënce demande la parole : il est d'avis qu'on écrive au ministre des affaires étrangères pour qu'il se rende dans le sein de la Chambre, et donne quelques explications sur l'arrivée à Bruxelles de notre ministre à Londres, M. Van de Weyer. Les uns, a dit l'orateur, prétendent qu'il a été rappelé, les autres qu'il n'a été qu'appelé; il me semble que ce fait est assez important pour uous pour que nous sachions à quoi nous en tenir....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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