Extrait du journal

Dans son exorde, d'une grande envolée, le Président de la République se félicita de ce que les récentes élections législatives aient enfin permis à la Lorraine de ma nifester ses volontés. Messieurs, Il y a près d'un an, lorsque j'ai remis sur l'Esplanade au maréchal Pétaxn les insignes de sa dignité, les sénateurs et les députés français se pressaient en foule autour du gouvernement de la République pour acclamer nos soldats vic torieux et pour fêter nos chères provinces déli vrées ! et une indicible émotion s'emparait de nous tous devant cette multitude enthousiaste, oii les uniformes militaires, les écharpes trico lores de la représentation nationale et les jolies coiffes lorraines composaient, dans un ensemble harmonieux, l'image de la patrie reconstituée. Dès cette première journée, la Lorraine et l'Al sace nous ont témoigné la fidélité de leurs sen timents par des manifestations populaires, où éclatait un amour longtemps comprimé. Cet été, lorsque je suis revenu parmi vous, après avoir parcouru dans les environs les cités industrielles et les villages mosellans, Metz m'a offert de nouveaux gages de son patriotisme et, dans cette charmante fête nautique qu'elle a donnée un soir, sur sa jolie rivière, elle a mis toute cette grâce française dont l'étranger avait, pendant quarante-huit ans, vainement essayé de la dépouiller. Mais jusqu'à ces jours derniers, il n'avait pas encore été possible à la Lorraine d'exprimer lé gaiement ses volontés. Elle vient enfin de choisir elle-même ses propres députés et de désigner, pour la représenter à la Chambre française, des hommes qui, en relisant à la tribune la magnifique manifestation signée en 1871 par les élus alsaciens et lorrains, pourront attester en votre nom que vous avez tenu la promesse faite par vos aînés et que vous n'avez jamais laissé prescrire les revendications du droit....