Extrait du journal

moribonde, on devrait essayer de les_ allonger en remettant les élections à l'automne. Mais c'est encore une mauvaise idée : après quel ques minutes de réflexion, force a été de l'abandonner. Il est évident qu'une Assemblée ne saurait, même par une loi, proroger.la durée d'un mandat qui ne lui a été donné que pour un temps déterminé. Tout ce qu'elle peut faire est de statuer pour l'avenir, en décidant que la prochaine Chambre sera nommée pour quatre ans et demi, de manière à reporter les élections suivantes à septembre ou octobre 1910. On y a songé. A quoi ne songe-t-on pas? Et le groupe de la Gauche radicale s'est prononcée hier en faveur de cette réforme. Elle serait absurde, parce que la fin de l'été ou le commencement de l'automne est un détestable moment pour déranger les électeurs et parce qu'on a, fort sagement, il y a treize ans, voté une loi tout exprès pour faire exactement; l'inverse de ce qu'on voudrait faire maintenant. Quoi qu'il en soit, nous le répétons, il est absolument impos sible de reporter au delà du 31 mai 1900 la fin de la législature actuelle. Nous ne savons pas si la fertile intelligence de M. Sarrien,de M. Guyot-Dessaigne et de leur groupe découvrira quelque autre moyen d'écar ter le gros ennui que leur cause la coïncidence du ler1er mai et de la période électorale. Si les ré volutionnaires avaient l'âme compatissante, ils remettraient au ler1er juin les manifestations pro jetées; mais c'est un service que vraiment les radicaux ne peuvent pas leur demander: on sait de reste comment les socialistes accueil lent les humbles avances et les propositions d'alliance du parti radical. Ce malheureuxparti devra probablement se résigner à laisser les choses suivre leur cours et la Chambre mourir de sa mort naturelle. Il en sera réduit à faire dos vœux pour que la journée du 1" mai se passe sans bruit excessif et ne dérange pas trop ses petits projets do combinaisons électorales. Nous reconnaissons que c'est pour lui une si tuation désagréable; mais nous constatons, sans grand regret d'ailleurs, l'échec des divers ex pédients que, jusqu'à présent, il a imaginés pour en sortir....